Fillette et enchantement

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Il nous faut mener double vie dans nos vies, double sang dans nos cœurs, la joie avec la peine, le rire avec les ombres, deux chevaux dans le même attelage, chacun tirant de son côté, à folle allure. Ainsi allons-nous, cavaliers sur un chemin de neige, cherchant la bonne foulée, cherchant la pensée juste, comme une branche basse giflant notre visage, et la beauté parfois nous mord, comme un loup merveilleux sautant à notre gorge…

Christian Bobin

 

Quelques mots que l’image a éveillés en moi.

 

Vêtue comme une princesse

elle court vers le loup

et son p’tit cœur sauvage

n’a pas besoin d’boussole

il fuit vers la lumière

où il a rendez-vous

C’est dans la clairière

que l’attend le fauve

il est l’espace fourrure

qui étouffe les cris

dissipe tous ses pleurs

affûte les murmures

Et blottie contre lui

l’enfant n’entend plus ses terreurs

Une au cœur de l’aura nature

elle file l’âme des mondes

 

Carmen P.

13 réflexions sur « Fillette et enchantement »

  1. On est en recherche de quelque chose tout au long de notre vie et le chemin est semé d’embûches, donc il faut bien les contourner ou biaiser.
    Ton texte est parfait pour l’image. Soit le loup est un méchant dans les contes et dans l’imaginaire, soit il est un refuge comme c’est le cas ici.
    Bon week-end et amicalement.

    • Dompter ce qui nous effraie… affronter nos angoisses… abandonner la peur… les contes (de même que nos rêves) sont une richesse capable d’éclairer de nombreuses situations réelles.

      Bon week-end clara.

  2. Le loup peut être un ami fidèle comme un terrible prédateur…Cette jeune fille trouve ici un précieux réconfort avant de connaître les peines et les joies en devenant adulte…Bises Erin et belle journée

    • … et si ce qui nous fait le plus peur était justement le problème vers lequel foncer, plutôt que de passer une vie à l’éviter au risque de le voir, par cet évitement, prendre une dimension fantastique dans notre inconscient. (je ne parle pas de vie dissolue, là, pas de risques inconsidérés…)
      Bonne journée Paradisalia.

    • Pas de souci, marinelou. Tu peux prendre la photo en illustration. C’est toujours intéressant de lire les mots des autres… ce genre d’image est inspirante et peut faire remonter des impressions endormies.

  3. Bonjour Carmen,

    Quel beau tableau. J’aimerais enfouir mes doigts dans l’épaisse fourrure de ce loup. Tant de force que l’on devine sous sa pause paisible. Il me fait penser à mon chien. Un elkhound. Nous l’adorions. Tu connais? Chien de chasse à l’élan à la fourrure très épaisse. Le nôtre était gris avec un masque noir et un menton taché de sucre glace. Il ressemblait à un loup sauf pour le regard. D’une belle eau noisette. Un regard droit, direct, franc.
    Merci Carmen pour cet agréable moment de lecture. ce que j’ai aimé
    Douce journée à toi
    😉

    • J’ai le souvenir de l’affection que j’avais pour les chiens, des bergers allemands ou des bergers belges (quand mes parents en avaient, mais aucun n’a fini sa vie heureux). Est-ce pour cette raison que je n’ouvre ma maison qu’aux oiseaux et aux chats ? On lit dans le regard du chien une confiance sans borne !
      Bonne soirée, Martine.

  4. Florence – Testé pour vous
    Bonjour…Superbe texte qui réhabilite le loup…Dans les contes, le loup est toujours le méchant, celui qui fait peur et qui mange. Dans ton poème, il retrouve sa place de confident, de gardien, d’apaisement…et je lui préfère cette place. Tu as encore une fois écrit un superbe texte, vraiment. Bravo et à très bientôt…J’espère que tu vas très bien

    • Certains animaux entrés dans nos légendes continuent, en effet, de vivre dans notre mental entourés d’une aura de peur. Je pense qu’il est toujours utile de revisiter nos terreurs… l’écriture nous y aide.
      Merci florence d’être venue ici. Je sais devoir visiter les blogs amis… je n’oublie pas !

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