L’écheveau du temps

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L’homme est une perle

dans les mains du créateur

Univers en cloque

 

Ce n’est pas par dépit que la sensibilité s’enferme comme dans une huitre.

L’être humain protège ainsi son unité, car il se sent vulnérable dans la jungle de la matière.

Des années de maturation sont nécessaires avant que l’enfant craintif n’ose écarter les valves et se dise : « Après tout, je n’ai rien à cacher !»

Les mains calleuses de la vie se craquellent. L’étau de la prudence desserre sa prise et révèle sa charnelle puissance, palpitante de joie pour son protégé qu’il libère.

On ne voit pas cette emprise bienveillante qui nous enveloppe, comme des mains guérisseuses enserrent l’oisillon au cœur fragile, pourtant, cette poigne existe et jamais ne retient.

Chaleur de mains aimantes sur toute chose créée.

Respect du rythme de chaque créature.

Patience de l’infini devant nos petitesses qui tergiversent avant de se décider à aller au bout de leur partition sur l’écheveau terrestre où elles ont échoué.

 

Carmen P. (Erin)

 

… et sous forme de gogyohka :

 

L’homme est une perle
dans les mains du créateur
Univers en cloque
Patiente  l’infini
tandis que tergiversent nos petitesses

18 réflexions sur « L’écheveau du temps »

  1. Bonjour Carmen,

    Argile malléable que nous sommes.
    Quel cliché magnifique!
    Se lancer hors de ce cocon protecteur: une aventure exaltante et intimidante également.
    Jusqu’au bout, l’enfant est en nous, hésitant, avide de merveilleux, face aux ombres et lumières de la vie… qu’un petit rien peut faire renaître…
    Merci pour ce magnifique partage
    Bonne journée Carmen

    • Bonjour Martine. Oui, ce cliché est inspirant. Il commence par un faux haïku, puisqu’il n’y a pas la neutralité nécessaire au haïku dans mon tercet… la reprise en gogyohka est possible, par contre. Je viens de mettre le gogyohka après le texte en prose. Bon week-end à toi. Erin

    • Ce doit être affaire de personne. Sur un site il est apprécié, sur un autre je me suis faite invectivée. Un administrateur n’accepte que les haïku axés sur la nature… ils ne doivent, pour lui, rien contenir de personnel et surtout pas de philosophique. Ainsi vu le haïku ne peut me convenir… alors, si je commence un texte par un court poème de 17 syllabes, puisque j’en ai le droit, je le nomme tercet et je peux écrire ce que je veux. Le gogyohka est beaucoup plus souple.

    • Je le pense aussi. Le fond compte plus que la forme et les puristes se limitent. Ils sont pourtant convaincus d’être dans le vrai, car ils s’appuient sur quelque chose de mesurable (du concret, du matériel).
      La poésie est souffle proche de l’esprit, non intellectuel.
      Avec toute mon amitié. Erin

  2. Nous sommes des êtres fragiles et forts à la fois. J’aime bien l’expression « univers en cloque ».
    Déjà un seul spermatozoïde gagne la course parmi des milliers d’autres, la compétition commence.
    Bon long week-end de Pentecôte.
    Amicalement.

    • Un haïku qui n’en est pas… pourtant cet univers en cloque me parlait beaucoup ! Merci de l’avoir relevé, clara.
      Bon week-end à toi aussi ! Erin

  3. c’est bien souvent qu’on se renferme dans notre coquille ou bien on se met trop en action, pour se faire remarquer il faut trouver le juste milieu pour tenir sa place et être respecté par l’autre comme l’autre doit nous respecter

    • Etre à sa juste place n’est pas facile. Il est nécessaire d’agir au mieux pour les autres, pour soi. Si on est authentique et si nos paroles n’apportent que la paix, il n’y a pas d’hésitation à avoir.
      Le respect… je ne sais quoi en penser, et je ne veux pas me battre pour le gagner (heureusement souvent la méchanceté grautuite se heurte à un mur invisible qui me protège). Ne pas répondre à la bêtise par la bêtise, j’essaie. Amitiés. Erin

  4. Hey Carmen…
    J’ai lu ce texte avec grand plaisir, tu as des images comme flamèches !

    L’écheveau terrestre !
    quelle image !

    petit signe ici pour te dire que je te  » suis » avant que de reconstruire quelquechose sur le net, je suis ceux et celles qui m’ont apportée par leurs partages …très beau wd ! Nath

    • Bonsoir Nath, j’espère bien ne pas te perdre de vue. FB était pratique, au quotidien.
      Demain, je pars pour une remise de prix à Saint-Malo. J’ai trouvé avec la Société des Poètes et Artistes de France de ma région un groupe sympathique.
      Sinon… déception pour d’autres concours de poésie, mais quand je lis les poèmes primés, si c’est ce que les comités de lecture ont sélectionné de mieux, ils ne pouvaient pas aimer ma poésie et… je ne pourrai pas, de mon côté, simplifier mon écriture pour remporter un prix.
      Bon week-end, Nath.
      Carmen (Erin)

  5. Surtout ne change jamais pour plaire à un jury, Carmen ! Enfin je crois que ce conseil est superflu :)..Ce poème est un petit bijou de plus à ton actif et vraiment, on ne se lasse pas. Amitiés.

    • Je ne changerai rien, louv’, j’en suis incapable. J’écris, je participe à quelques concours quand l’envie me prend, ou quand j’en ai le temps, et je verrai bien. Jamais je ne suis rentrée dans les rails, alors il se pourrait que mon écriture ne colle pas non plus à ce que les gens aiment entendre actuellement.

  6. Chère Carmen, ce salon de Saint Malo était-il une réussite .?
    Je rejoins la personne du dessus, ne rien changer pour un jury…!!!
    Bon, tu dois avoir mon mail sous ce message, j’avais bien noté toutes vos adresses, mais j’aii un tel amoncellement de papiers sur le bureau que….ça va être plus simple si tu me fais un petit signe sur ma boite perso…je t’embrasse poétiquement !

    • J’ai moi-même noté tes coordonnées sur un post-it, mais il doit être collé sur une des feuilles qui jonche mon bureau. Il n’est pas perdu en tout cas !

      Je n’étais pas à Etonnants voyageurs, mais à une remise de prix de l’association des poètes et artistes de France. C’était sympa et cela permet de revoir des personnes qu’on ne rencontre que lors de tels évènements.

      Je ne changerai pas pour un jury, mais je ne comprends pas selon quels critères ils jugent. Ils ont peut-être trop à lire et leur sensibilité s’émousse, alors leurs choix s’arrêtent sur des textes clean mais sans surprise.

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