Ceci est le début d’une nouvelle que j’ai l’intention d’écrire depuis deux ans. Evidemment, elle sera revue et encore revue avant de trouver sa forme définitive !
Une lettre égarée
« Umbrella ! Umbrella ! » criait le vendeur de parapluies aux touristes imprévoyants à la sortie du subway de Lexington Avenue et de la 59ème rue. Je revenais de Downtown avec l’intention de me rendre au Museum d’Histoire Naturelle en traversant Central Park à pieds. Je n’avais pas prévu la pluie. Les précipitations sont pourtant fréquentes au mois de septembre à New York. Je regrettai bien vite d’avoir décliné l’offre ; j’aurais au moins pu marchander le prix d’un parapluie, pour quelques dollars il m’aurait protégée, le temps de l’averse même si, au vu du nombre de parapluies retournés qui semblaient pousser dans les poubelles, le doute, quant à leur réelle utilité, était de rigueur. On se laisse attendrir par des rêves tout simples, de parapluie ou de bonne soupe chaude quand, à peine dehors, on se retrouve trempé jusqu’aux os. Au début je regardais où je mettais les pieds mais bien vite cela n’eut plus d’importance, de toute façon les caniveaux ne pouvaient recevoir toute cette pluie et à chaque pas j’avais de l’eau jusqu’aux chevilles. Mieux valait lever les yeux, mais là encore l’entreprise s’avéra superflue, chaleur et humidité créaient des volutes de brume qui s’amassaient au sommet des buildings, d’ailleurs bientôt je ne vis plus rien car mes lunettes, elles-aussi, étaient couvertes de buée. Je les enlevai et poursuivis avec un regard de myope vigilant car, si le ballet des calèches s’était interrompus, la circulation, elle, semblait s’être amplifiée. Je marchais au bord des trottoirs pour aller plus vite, et des gerbes d’eau projetées par les voitures complétaient l’œuvre de « détrempage » de la pluie.
La veille j’avais connu New York by night, je découvrais maintenant New York under the rain et je n’éprouvais pas le moins du monde le désir de chanter !
Les taxis jaunes s’arrêtaient dès qu’une main se levait et ils avalaient promptement leurs protégés…
Changement de programme ; le Musée d’Histoire Naturelle attendrait le lendemain, pour l’heure, direction Upper West Side où j’avais hâte de retrouver mon hôtel et de prendre un bon bain, chaud. Je ressortirais en soirée.
À Colombus Circle je ralentis l’allure car un flot de new-yorkais, mu par la même hâte que moi, sortait du Time Warner Center. C’est là que je vis une enveloppe jaune pâle abandonnée sur le trottoir. Je ne pouvais la laisser là, la laisser devenir torchon de papier ! Je la ramassai donc, sous le regard de marbre de la statue de Christophe Colomb, le seul à rester imperturbable sous ce déluge. Elle était cachetée mais non timbrée. Le courrier qu’elle contenait ne serait jamais lu… à moins que je parvienne à le sauver. J’emballai la missive dans une triple épaisseur de mouchoirs en papier, la mis dans mon sac et poursuivis, en marche rapide, jusqu’à l’hôtel Belleclaire.
Erin (Carmen P.)
James Morrison : Please, don’t stop the rain
Le décor est bien planté, nous y sommes, sous la pluie à NYC. Et après seulement ces quelques lignes, on a très envie de poursuivre….
Bon week-end Carmen.
Merci MD. Je voulais savoir si ça fonctionne ! C’est fou, ça, d’avoir autant de mal à se mettre à écrire alors que tout est déjà écrit, mentalement.
on veut la suite pour savoir ce qu’est devenu cette lettre
Au rythme où j’écris en ce moment, je risque de décourager les lecteurs. De toute façon j’écris mes séquences dans le désordre. Enfin, là, je vais essayer d’écrire la suite immédiate la semaine prochaine. 🙂 Bon dimanche, Flipperine.
J’attends la suite avec impatience, le ton est donné et cette enveloppe suggère bien des mystères…Au travail Erin/Carmen…enfin si tu le souhaites mais ce serait dommage de s’arrêter là
Ah, Denise, je ne m’y suis pas remise. J’ai failli, plusieurs fois, mais non !
Cela viendra… là je pense distraitement à l’île de Ré ou j’imagine un autre personnage, le double de mon personnage principal, le double dans une autre époque et qui souffrirait de son emprisonnement (comme mon héros). Les choses doivent s’articuler mentalement avant de naître sur le papier).
Un roman en vue !!! la lecture est fluide, on se laisse prendre au jeu…Alors, la suite pour bientôt !!! Bises Erin et belle fin de journée
Ps : j’ai dans mes cahiers un début d’histoire un peu dans ce style où je trouvais un livre rouge laissé sur un banc dans un parc dans Paris…
Un roman, je ne pense pas ou un petit alors !
Le livre abandonné est un bon départ de texte. Je n’ai pas choisi (comme toujours) le début de mon histoire, j’ai vraiment trouvé une carte à New York, tout comme je l’ai raconté. Le reste sera imagination (comme pour le Rose Garden où un rat avait réellement, durant quelques instants, perturbé la circulation à Boston et il y avait ce jeune homme avec son chien… ). Belle fin de journée à toi aussi, Paradisalia.
Une bonne « accroche » que ces quelques lignes que tu nous offres.
Dans l’attente de la suite…
Bise.
Philippe.
Oui, oui, je poursuivrai. Merci Philippe.
C’est intéressant et bien écrit !
Merci Aloysia.
Si tu penses qu’un roman c’est long et que tu n’as pas vraiment le temps de l’écrire entre tes diverses occupations, la nouvelle te permettra peut-être de construire ton histoire.
Mais parfois je trouve que cela nous limite dans les écrits que de vouloir faire court, cela gomme de nombreuses choses comme des descriptions, pourtant dans la logique du texte on met beaucoup de choses qui nuisent en finale à l’intrigue.
Toi, seule sait ce que tu as envie d’écrire, mais je connais ces moments de solitude, j’ai écris un roman qui n’a pas vu le jour et ui dort dans un tiroir faute d’avoir trouvé une idée pour la chute….
Mais écris le nous à ton rythme et nous le lirons petit à petit quitte à lire l’avant dernier pour se remettre dans le bain.
Bonne fin de semaine
EvaJoe