sur ma table basse
en vacance de rêves
je laisse à la lumière
la liberté d’improviser une flottille
tout droit venue d’un monde Egéen
le vent lève les voiles
de mes pages blanches
mais la brise est si courte
que les feuilles retombent
paumes ouvertes
le souffle déserte l’esprit
quand le regard, en vain, tente
d’imaginer l’étendue du vivant
au travers d’une fenêtre plombée
aucune barque n’emporte les bruits décousus
mon vaisseau de papyrus
je le ravaude de l’intérieur
point par point
les liens familiaux
m’ont donné cette forme
où divague et peine la poésie
tant de miroirs
en inclusions lentes
déchirent mes tissages
d’où sortent des colombes
étranges comme magie noire
mirage de l’affection maternelle
que des courants contraires
éloignent vers une foule
anonyme
ô femme
tu fouilles tes poches
et sors une clef
sur le chemin de ta raison
qui ignore sa demeure
.
Carmen Pennarun
le 7 juillet 2018
Je relisais il y a peu l’intro du projet « Lucas »… à partir de quoi j’évoquais l’idée embryonnaire d’un possible plan… et là, jusque la ligne vingt-six, voici que j’ai eu le sentiment de lire la page une du chapitre premier…
Ce poème n’a rien à voir avec Lucas, mais Lucas a à voir avec mon univers. Ce pourrait être un tableau de ce livre… comment créer une histoire à partir de tableaux successifs ?! (reporter à plus tard est bien pratique 🙂 ) Merci pour ton passage, Robert-Henri.
Ben si, justement! Un peu à la manière d’autrefois, lorsqu’on avait sur soi un carnet-spirale dans lequel on notait des idées: tu peux saisir sur ton tel-portable et envoyer vers ton ordinateur… C’est du moins ce qu’il ressort des moyens d’écriture offerts par le traitement de texte informatique. Ainsi, en l’absence d’un plan ou dans la mesure où ce dernier s’avère presque inexistant, c’est souvent à relire et développer ces notes, que l’on finit par créer des tableaux puis des chapitres… quitte après, à les repositionner pour obtenir l’esquisse d’un roman qu’il suffit ensuite de relire, et relire encore, jusqu’à obtenir un résultat plausible.
Promis, Robert-Henri, je m’y mettrai mais vous verrez, avant que j’ordonne tout ça, passer de nombreux tableaux ! 🙂
Bah, à moins d’être une ou un professionnel disposant d’un cabinet d’écriture, ça me semble normal d’y passer plusieurs années…
Si beaux, tes vers qui toujours nous emportent dans le rêve même chargés de leur flot de souffrance transfigurée… Je les ai lus à haute voix à Robert, mon meilleur ami poète, il a beaucoup aimé ; et comme moi, été touché.
Ce sont des vers qui se cherchent… je suis heureuse s’ils peuvent plaire. Ils sont certainement imprégnés de l’atmosphère de mon futur recueil (proche de l’univers photographique de Francesca Woodman – ce qui me permettra de faire décoller les mots de ma propre vie, pour cerner l’égarement d’une façon plus universelle)