Dans le noir et blanc de la vie, écrire perce une ouverture, par cette déchirure s’immisce le bleu…
quand j’écris, les mots filent, se diffusent, dans l’océan des pensées non stratifiées.
Qu’ils gardent leur énergie première, sans l’ombilic d’une reliance.
Leur nature affranchie du moi s’aime à merveille !
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Quand les derniers éclats
de nos désirs s’effacent
nous soulevant à bout de rêve
l’aurore nous affrète
la prouesse d’une île
qu’un zeste d’amour déplace
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le bleu était d’enfance
quand la mer était grande
et la pluie, pétillante
l’ange était fraternel
dans tous nos jeux de marelle
sautillant jusqu’au ciel
et les épis d’or des gerbes
préparaient l’abondance
à nos espérances, en herbe
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Écrire aime à tristesse
Écrire, rive où se l’amantent
tous ces mots qui brouillonnent
les uns à la fuite des autres. Oh, sens !
Les « peau-èmes » graminent , sauvages,
tout se concentre en beauté
et l’envie d’en rire
caresse d’une aile hésitante
l’or des champs
qui toujours sera doux blé
au goût de terre
écumant de revenir.
.
Dès que je bouge, le chat se lève, feignant la synchronicité.
On le croit occupé à quelques frasques, mais non, il nous colle aux basques.
Quand notre regard en retour l’interroge, il minaude d’un air candide.
C’est la vie qui ronronne à mailles serrées, en sa présence,
la solitude devient chimère aussi furtive qu’une souris dont il fait son affaire.
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le ciel, sévère
et l’âne
sa douceur légendaire
à quelqu’ami
de passage, au pré
faut-il que je braie
ma détresse, cithare
.
J’ai ouvert la cage au ciel
et les oiseaux viennent s’y baigner
puis ils repartent vers d’autres jardins
où roses s’épanouissent les pensées
quand poussent des ailes aux mots passe-muraille.
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Carmen P.
illustration Ansel Adams
Ecrire, fixer quelque part le regard d’une pensée, pour ne pas oublier…
Merci pour cette belle évocation.
Carmen, des poètes comme toi on ne peut pas les oublier.
Ma décision d’arrêter provient de plusieurs facteurs ajoutés : le premier est que le blog auquel j’étais vraiment attachée a été détruit depuis quelque temps, c’était « l’espace d’un instant » sur overblog ; quand ob est devenu épouvantable, après 4 changements de formule, et m’a rendu mon blog hideux et ingérable j’ai migré vers eklablog et supprimé l’autre parce que je devais payer pour ne pas perdre les images et musiques hébergées. Cependant eklablog n’a jamais pu remplacer ce blog, d’abord parce que les visiteurs ont complètement changé, ensuite parce que j’ai ajouté des sujets ce qui a rendu mon menu impénétrable de complexité, et puis parce que la durée en a fait un bog pléthorique donc illisible (bientôt 13 ans !).
C’est la découverte de cette vidéo qui m’a fait un choc et j’ai décidé d’en appliquer le message.
Il n’est pas impossible, si l’envie d’écrire me revient, que je crée un nouveau blog.
Pour le moment je crois que je dois « faire retraite »…
Mais cela ne m’empêchera pas de te lire !
Carmen, quelle musique dans tous ces mots (maux ?)! Je reviendrai volontiers les lire et les relire, j’aime beaucoup tes décodages syllabiques, ils donnent une autre dimension à la pensée. Et cette illustration photographique (il me semble) d’Ansel Adams, somptueuse, je vais de ce pas à la découverte de cet artiste… MERCI, douce journée à toi, à bientôt. brigitte
J’aurais voulu mettre cette photo en plus grand, mais elle s’est affichée en petit. Je l’ai donc mise en double, mais cela ne donne pas la même impression.
J’ai vu une expo des photos de ce peintre aux US, des paysages en noir et blanc qui restituent toute la grandeur du grand Ouest américain.
Il m’arrive d’utiliser la langue des oiseaux… une façon ludique de jouer avec les mots et de donner de multiples dimensions au texte (en ce sens, mulitiplier l’image était une bonne idée, bien que je l’aie fait par nécessité)
J’ai pris beaucoup de retard dans mes publications sur le blog… alors je publie plusieurs poèmes.
Tu reviens lire quand tu veux.
Bonne journée, Brigitte.
Me voilà déjà revenue… Je suis allée voir d’autres photos de cet artiste, c’est un travail splendide, et ton idée de doubler ces deux clichés est vraiment très intéressante pour cette double grille de lecture que nous pouvons avoir de la vie… Merci Carmen, à bientôt. brigitte
Je comprends. J’ai gardé mon blog sur OverBlog, mais c’est le blog basique. Comme je n’ai pas publié depuis longtemps il doit être envahi par les publicités.
Parfois je me dis qu’il me faudrait avoir un site (où je ne publierais que des extraits), mais je ne le fais jamais, l’idée me semble « commerciale ».
Un blog ne vit que si on l’alimente régulièrement (ne vivent donc que les dernières publications et c’est dommage)
Un bon système de classement est nécessaire. Je trouve que tu t’en sors bien sur ton blog, bien qu’il soit dense et tu as su avoir des visiteurs en répondant à leurs commentaires, en t’intéressant à leurs publications… en plus de ton « travail » d’écriture qui n’est pas évident (nous rendre plus proches certaines idées de grands maîtres). Chacun de nous ressent au bon moment le besoin de prendre du recul. Il faut savoir écouter, c’est toujours pour un mieux, pour quelque chose plus en accord avec nous-même. (comme je l’ai dit, j’ai répondu de façon égoïste) Je vais écouter la vidéo que je n’ai pas entendue hier soir car mon fils dormait dans la pièce voisine (il se lève tôt). Tu viens me lire quand tu veux, Aloysia ! Bonne journée !