L’important n’est pas la maison où nous vivons. Mais où, chez nous, la maison vit…
(Mia Couto)
« J’habite une maison, à moins que ce ne soit un rêve.
Se peut-il que j’habite ce rêve, de toute éternité…
… mon être se réduirait en un désir de racine se rêvant chair, une soif d’eau s’imaginant pierre, souffrant de gestation jusqu’à épuisement d’imagination ?
Y a-t-il en moi, un lieu, capable de créer la sécurité.
Un lieu assez vaste pour que s’en « sous viennent » ceux que j’aime ? »
Ainsi la femme interroge l’espace face au mur qu’elle ne voit pas.
Effacée la maison où elle se laissait mourir, elle doit repenser un semblant de vie dans la lenteur de cette croisière imposée en établissement d’hébergement.
Tout appelle nuages dans un ciel qui ne peut concevoir le bleu.
Et les nuages s’effilochent en éternité d’instants.
Finalement, les hommes sont aussi de lents naufrages alors qu’ils se croient insubmersibles.
Elle en est la preuve. Mais elle n’a pas dit son dernier mot. Et tant que souffle le permet, les mots peuvent disperser, encore, quelques gros nuages.
Rétablir le calme en soi !
« le lac reflète un paysage
que j’élève à hauteur de cœur »
Comme la surface du lac, sans perdre une goutte de sérénité, peut s’élever jusqu’au coeur, (nous pourrions même la porter plus haut, jusqu’à notre bouche, et nous en désaltérer), la maison qui abrite les nôtres dans l’espace du coeur effectue parfois une migration vers notre esprit. Là, l’édifice d’amour menace de se fissurer…. laissons toutes ces pensées descendre jusqu’au bord de nos lèvres et buvons leur amertume avant qu’elle ne s’échappe en mots et qu’elle inonde les rues désertes des souvenirs où attend toujours un enfant étonné de son propre égarement.
Laissons à l’enfant le soin de porter, avec grâce, un canari d’eau filtrée par amour, sur la tête. Il en abreuvera la descendance.
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Carmen P.
(illustration de Lev Kaplan)
Excellent et plein d’émotions vraies !
Les mots s’assemblent, petit à petit… ils viennent dire une part, restituée à la beauté, de la vie.
Merci d’être venue sur mon blog, Ariane.
Que c’est beau, Carmen, que c’est inspirant, que c’est vrai ! Merci de nous offrir cette fontaine de vérité…
Je pensais être restée dans le vague, alors si ces mots laissent entendre l’accent de vérité je ne les aurai pas « tricotés » pour rien.
Merci pour ta lecture, Aloysia.
Que peux-tu faire de mieux que « vague », puisque nous sommes hors « matériel » ?
Bonjour Carmen, quel souffle, quelle poésie dans ce texte. Merci pour ces mots profonds lus de bon matin, ils vont laisser leur trace dans ce jour à venir… Douce journée à toi. brigitte
Merci, Plumes d’Anges. Tu m’as donné envie de faire un gâteau, mais comme je n’avais pas tous les ingrédients (poudre d’amande), je me suis contentée d’une tarte russe aux pommes !
J’essaie, au maximum, par mes mots, de chanter la vie, en gardant un regard lucide sur celle-ci. Hélas, mon blog a peu de lecteurs… ce qui me donne l’impression de n’écrire que pour les anges de passage. Bonne journée, Brigitte.
Effectivement, il faut habiter sa vie.
Bonne journée.
Merci d’être venue. Bonne journée, également, et je passerai sur ton blog, j’y ai vu, entre autres sujets intéressants, une publication sur Emily Dickinson.
Voilà des mots qui vont continuer de voyager après lecture. C’est cela que je recherche en lisant de la poésie. Merci
Merci Joëlle, d’être venue ici.
Quand des impressions me rendent songeuse, je m’en saisis poétiquement, et sans dévoiler mon propre vécu je les laisse voyager dans la vie des quelques personnes qui me lisent.
Bien l’bonjour Carmen.
J’ai dans l’idée que cette Maison a quelque chose… de celles qui se définissent dans les signes du Zodiaque…
Cela se pourrait, Robert Henri, mais je ne me suis jamais vraiment penchée sur l’astrologie. L’espace intérieur est déjà un bien vaste univers à explorer, poétiquement.