Il serait temps
d’ouvrir en moi une lucarne
de penser à la brèche d’une meurtrière
d’imaginer une fente
une faille
Il serait temps
de s’ aider d’une déchirure – celle du dernier recours –
Il serait temps
mais tout dépend de la résistance des matériaux
avec lesquels j’ai construit mes murs. Aïe !
Dans le froid de la salle de garde
j’hésite à poser boucliers
à les troquer contre des bulles
que le vent pousserait à l’envol
et que la lumière chatouillerait
Je suis une matricule de ‘pôle aime’
qu’une bulle d’opale promène
dans le ciel hors du temps
en sales heures estivales
Sorry !
Aucun jardinier – à moins d’être magicien –
ne saurait récolter mes bulles dans son panier
La tristesse parfois est libre comme l’air !
.
C.P.
illustration : Pablo S. Errero
L’armure que nous construisons autour de nos cœurs tendres est la
cause de tant de douleur. Mais il ne faut pas s’y tromper; elle est
très transparente. Ce bouclier n’est pas en fer. L’armure
n’est pas en métal. Comment enlever nos boucliers? On ne les enlève pas..
On se transporte plutôt pas à pas, pensée par pensée, vers cet espace
de joie et d’amour dans lequel ils n’ont jamais existé.
Alors ,peut etre serait-til temps d’ouvrir une lucarne ,que décrit si bien cet admirable texte..