Elle reviendra l’époque des châteaux de sable
pour ressusciter la jeunesse de nos mémoires
et déposer sur les accotements du coeur
un goût d’embruns________respiré.
Elle reviendra renflouer la barque des rêves
ouvrir au ciel les cités englouties
redonner un nom aux silences
qui s’élèveront hors des murs mûrs
exprimant toutes leurs notes__justes
Ainsi glisseront les sons
le long des fibres capillaires
de nos affinités vernaculaires
enliessant nos pas à la danse
amoureuse de la mer
et de la nudité des grèves
Oh, embrasser la rondeur musicale du vent
et vivre des décibels de blancheur déferlante !
Sauvage, le vent aura tout balayé
défiguré les affiches
redessiné des sourires
aujourd’hui impensables
Le jour tient comme un pop-up
replié dans un coquillage
qui n’offre que sa nacre peinte
aux couleurs du paysage habituel
– un décor en réduction –
Le vent et la mer sont devenus factices
sur la plage, rien ne vient effacer les empreintes
et le poète tendu dans l’écoute
ne ramène de ses promenades
que des morceaux de mer à emporter
….
Stérile semble la quête
et l’on surveille l’heure de loin
jusqu’à ce que reviennent les châteaux de sable
et que les coquillages libèrent enfin leurs perles.
.
Carmen P
Chaque saison ramène des plaisirs qui lui sont propres. Tu le décris si bien.
Merci Carmen
Oui, et ce sont d’autres enfants qui effectuent ce très sérieux travail de constructions de sable !
Puissions nous rester comme des enfants lors de nos entreprises et contribuer à ce que chacun (et nous-même) soyons capable d’ouvrir toujours un peu plus nos ailes ou exprimer les perles qui sont en nous – qui sont notre nature même – !
Bonne soirée, Pimprenelle.
C’est beau ce vent chargé d’embruns qui vient balayer les images désuètes tandis que l’on ressent si puissamment la rondeur du sable sous ses pieds… Y a-t-il une raison particulière aux tirets que tu as insérés à la fin des 2 premières strophes ? En tous cas la dernière est riche de sens, dans cette vision de l’effacement de nos constructions qui permet au coquillage de libérer sa perle.
J’ai mis les tirets pour matérialiser un espace, Aloysia. C’est parfois nécessaire, pour que le poème respire, ou pour le visuel.
Les images se succèdent pour nous conduire au coeur des choses (et à la simplicité).
La poésie est une méditation qui laisse défiler les images… et je crois que c’est pour cela que j’oublie tout ce que j’écris.
Merci d’être venue, Aloysia. Je néglige tant mon blog !