La tempête du 1er janvier
convoque ses rafales
depuis ma Terre, la Bretagne.
Elle pourchasse tous les galions
accostés au ciel de la vieille année.
Nous n’en pouvions plus de ces nuages,
qu’ils brisent leurs mâts
et que leurs coques désarmées
flottent au rythme de la plaisance !
Souffle le vent sur les landes adamantes
sous la lumière – occultée – d’une Lune bohème (mienne).
Les épaves d’hier s’égouttent nonchalantes
tandis que les muses, noctambules,
parent de givre l’herbe du jardin.
La tempête qui est mienne
— elle s’appelle Carmen —
dérobe à l’automne ses derniers naufrages.
Rien ne résiste à son emportement.
Elle contraint Janus à courir vers l’avant
s’accrochant à ses jupes cardées par la fougue
insubmersible du renouveau.
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Carmen P.
illustration : Gaya et sa fille, Peter Van Straaten
Magnifique poème, où le possessif semble roi… Ainsi la tempête se fait-elle intérieure, avec ses embellies comme ses tourmentes.
Je m’imaginais que les noms des tempêtes suivaient l’ordre alphabétique, mais voici que la suivante « saute le dé » (que j’avais envisagé au masculin !) et se fait « ailée à(u) nord » !… Bref, elle est peut-être encore passée chez toi mais ce matin elle souffle assez furieusement chez moi aussi, elle en a renversé le petit renne lumineux de mon jardin.
La tempête balaie toutes les énergies stagnantes. Tout devient clair, ensuite, tant à l’extérieur qu’en nous.
Pour une fois que la tempête portait mon prénom, j’en ai profité pour écrire un poème. J’espère qu’elle me pardonnera et surtout j’ai souhaité qu’il n’y ait pas trop de dégâts !
J’ajoute qu’il est certain que le nom de cette tempête me faisait penser à toi… Et l’image que tu as choisie est super jolie (comme d’habitude d’ailleurs).
Merci Aloysia !
Comme c’est beau ton poème, en célébrant malgré tout la tempête qui du reste porte ton joli prénom tu as su nous décrire tous les affres et tourments que nous occasionne le vent.
J’aime beaucoup la comparaison du givre et de l’écume. Un texte comme j’aime lire.
Merci pour tes mots.
Bisous et belle journée d’EvaJoe
C’est moi qui te remercie, EvaJoe. Je te souhaite un bon dimanche. Dès lundi il me faudra aller voir les blogs-amis. Les journées passent si vite !
Quel talent Carmen, on voudrait en lire tous les jours des mots tempétueux qui portent ton nom, quelle musique ! Et cette illustration… divine ! Bises d’un joli matin. brigitte
Merci, Brigitte. Sûr, les mots sont tempêtueux. Ils ne me laissent pas en paix, même la nuit !
Demain, durant plus de trois heures, je vais laisser mon mental au repos : yoga et méditations sont au RV.
Merci, Brigitte. J’écris un peu tous les jours, en dilettante…
J’ai réalisé le gâteau poires-gingembre, il était excellent. Merci, doublement !
Ô toi le dieu à double front: saurais-je à la fin de ce souffle rageur trouver ma direction apaisée?
Je l’espère, à condition de ne pas regarder en arrière et de consentir aux épreuves (sans oublier les joies).
La sagesse y palie à souhait… du moins il me semble qu’avec l’âge on s’append à lui ouvrir les bras.
Vu ton prénom, j’espère que tu n’es pas aussi rageuse que cette tempête qui vient de passer.
Très belle description, en tous cas, de ton environnement.
Bonne soirée Carmen.
Tu me connais par mes écrits, pimprenelle, il n’y a pas plus doux que moi ! 🙂 même si le prénom m’a marqué de son sceau, il est l’énergie qui m’anime.
Bon dimanche, pimprenelle.
Un peu de douceur… dans ce monde brutal? OK je suis preneur! Car je l’avoue, parfois cette qualité là me fait défaut quand on m’agresse… même si, à force d’âge, il me faut bien prendre de la distance pour ne plus risquer d’être naufragé en mon bateau de vie!
Je crois que tant qu’il y a vie, les êtres ont peu d’égards les uns pour les autres. Je me suis même demandé si ce n’est pas une façon de dire à l’autre : « Allez, tu as des ressources en toi pour réagir ! » Je dois être une optimiste ! 🙂