Paul et Fanny 1
Il y avait Paul, un garçon simple, il vivait d’un revenu de solidarité active. Il avait
obtenu un logement social dans un petit collectif nouvellement construit. Très vite dans ce village de
l’Argoat, il était devenu une figure familière. Sa mère venait toutes les semaines faire le ménage dans son appartement, et lui, l’aidait du mieux qu’il le pouvait en allant fumer sur la
terrasse.
Il y avait Fanny une jolie blondinette à peine majeure. Elle n’avait pas trouvé mieux,
après une scolarité aléatoire, qu’un emploi de serveuse dans un bar du village voisin.
Les histoires d’amour commencent mal, quelquefois. Ces deux là n’auraient jamais dû se rencontrer car l’interdiction d’entrer dans
un bar était fortement inscrite dans l’esprit de Paul. S’il avait écouté son médecin, qui lui avait toujours déconseillé de boire de
l’alcool, jamais il ne serait entré dans ce bar; qui de plus se trouvait à 11 km de chez lui.
Le destin crée des hasards qui bousculent l’ordre des choses pour les petits comme pour les grands de ce monde.
Onze kilomètres ! un et un font deux, un pour lui, un pour elle ; deux
identités qui ne savent pas compter leurs peines et cultivent une différence qu’il leur faudra bien
assumer avec ou sans amour. Mais l’amour ne peut-il faire des miracles ?
Onze kilomètres ! un pour les dizaines, un pour les unités, la moindre des
distances qui puisse séparer deux ennuis qui s’ignorent.
Un jour Paul avait pris son vélo pour aller au village voisin, et depuis cette route était devenue son trajet quotidien, son lien de bitume, sa galère pour rejoindre sa belle
– le début d’une souffrance et l’avènement d’une addiction.
Que dire de cette route ? Dans l’esprit de Paul, son penchant pour Fanny inversait les perspectives. La route qu’il suivait,
regardant fixement la roue avant de son vélo se dérouler sur la chaussée changeait d’aspect au fur et à mesure que ses coups de pédales le
rapprochaient de son aimée.
Au départ, allée, la voie s’élargissait progressivement .Tout comme son cœur qui
bondissait dans sa poitrine, la chaussée se dilatait au point de devenir autoroute aux abords du bar.
Non, il n’avait pas besoin de tapis rouge, Paul était une star quand il poussait la porte du bistro !
Une joie incommensurable l’envahissait alors, mais elle s’évanouissait très vite car, face à Fanny, il perdait lamentablement tous ses
moyens. Quand il s’aperçut que le café noir précipitait son trouble, il prit l’habitude de consommer
des petits blancs, ceci afin de se donner du courage … Mauvaise idée qui rendit ses trajets de retour plus que hasardeux.
Quand les rêves devenaient cauchemar, quand il criait le prénom Fanny, il mesurait la distance entre la nuit et le jour, entre lui et
son amour, entre la puissance de ses sentiments et la force de son inhibition. On ne peut imaginer la distance qui sépare une chevelure au parfum de patchouli et la main amoureuse que la timidité
retient. On ne peut imaginer la douleur d’un cœur simple que l’amour embaume.
(à suivre)
Bonsoir m’dame Carmen, ce début d’histoire est plus que prometteur! Après ce chapitre l’eau vient déjà à la bouche de connaitre la suite! 🙂
Je vais tacher d’être plus présente pour pas manquer ça!
Bonne soirée
Bonsoir Carmen
Un décor qui ne m’est pas étranger et qui est partagé par beaucoup de garçons, quand pour séduire une belle et être capable de trouver des mots enjôleurs, ils leurs faut passez par la case alcool,
pour que tout devienne magique.
Et pourtant, ce sont souvent des garçons de bon aloi, mais le timidité, rime souvent avec silence où maladresse.
Merci au nom de la communauté
Bisous et douce nuit Carmen
Le Noctamplume