La peur
est une fleur de solitude
qui se flétrit quand la subjugue
l’eau de l’abondance.
Ô, telle est la loi sur Terre
et même la peur y croît – exponentielle.
Fragile, elle courbe l’échine
et le long de sa tige monte
un long cri, inaudible
jusqu’à son cœur
qui est sa tête
sensuelle
couronnée
de pétales
en rien protégée
des injures du vent
des coups de grêlons
– découdre le sort au fil
du temps auquel elle n’offre
que soie de patience végétale.
Personne ne prête l’oreille quand hurlent les violettes.
Seul leur parfum manifeste la délicatesse d’une présence.
Petite plante, esseulée, se croyait livrée au néant,
privée d’abri, coupée de ses liens de complicité,
méjugée du monde. Pourtant, même une violette,
prenant motte, peut resplendir sans pareil !
L’avez-vous déjà vue portée dignement par la paume de la terre ?
L’avez-vous vue, petit fétu coloré, dans l’œil de lumière de la vie ?
Pas l’orbe d’un doute, sous l’apparent effeuillage que la solitude oblige,
au bord des rapides qui tranchent la fluidité du groupe,
toute création émanant de ce rien qui nous entoure
est un plein de présence qui ne prend sens
qu’à partir de sa propre essence.
.
Carmen P.
illustration : Sandra Bierman
La violette n’est que modestie.
C’est ce qu’on dit et c’est pourquoi je l’ai choisie… mais j’aime toutes les plantes, et surtout les simples de nos jardins.
Humilité et splendeur de la présence.
A.
Cela fait du bien, parfois, de remettre les choses dans leur splendeur originelle.
La fleur innocente porte nos projections… Mais malgré son nom de « pensée » (ou de violette !), elle ne sait rien de sa beauté, de son allure, de sa forme, de ses couleurs… Et c’est cette absence même qui nous inspire, et que nous lui envions.
Rien d’ostentatoire en elle. Elle est comme toute vie, en apparence insignifiante, ou vulnérable, mais si magnifique !
L’évocation est puissante, l’infiniment petit est un cosmos à lui tout seul, la beauté est sans fin pour peu qu’on ouvre les yeux du coeur… Lumineux tableau aussi qui me donne envie de découvrir l’oeuvre de cette peintre, merci Carmen, douce journée. brigitte
C’est cela, Plumes d’Anges. J’ai pris l’exemple de la violette car je parlais de couleur, mais j’aurais aussi bien pu parler d’un brin d’herbe. Le plus petit élément de la nature peut se révéler dans sa splendeur… tout comme tout ce qui vit, tout être vivant, quel que soit son espèce, son âge, son apparence physique.
Les pesonnages de ces tableaux ont des formes généreuses et sont magnifiques de tendresse.
Il suffit de savoir regarder la nature. Cette violette a su t’inspirera et au travers de tes écrits on ne voit plus la fleur timide. Elle prend son envol et nous donne sa splendeur incarnée dans ton texte.
Belle et douce nuit.
Bisous d’EvaJoe
Merci, EvaJoe. Bonne nuit à toi aussi.
Si j’étais une fleur, j’aimerais être un oeillet… de poète!
C’est un bon choix ! Amitiés.
Joli regard sur une splendeur discrète, mais splendeur,et c’est tout ce qui compte.
Merci, Joëlle. Elle est discrète et je lui offre le cri…