Si vous tenez l’oiseau, prêt à chanter, dans le creux de vos mains, vous ressentirez un ondoiement progresser le long de son corps familier de la joie du vol. Cette vibration – même si une ombre bleue nous ligote – est un tremplin à notre propre envol.
Une note se réveille en nous et décolle.
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Le silence parachève la création,
il ouvre l’espace du renoncement, c’est dans l’antichambre de l’imaginaire
que les mots du poète — pareils aux enfants des hommes —
se recueillent avant de partir arpenter le monde.
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Le lever du soleil intime n’est pas un rendez-vous quotidien.
Pourtant, si notre corps est un monde à lui seul – pareil à la Terre qui l’héberge – il est évident que le soleil se lève en nous chaque jour et les nuages de l’existence ne devraient pas nous inciter à renier ce mouvement, si naturel, qui rythme toute vie.
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On s’invente des chemins, qu’on abandonne à un moment ou à un autre.
De toute éternité il n’y a jamais eu de chemin… On déboise et de nouvelles pousses viennent aussitôt fermer l’espace à peine ouvert. Un effacement de l’œuvre humaine semblable à la fluidité du sable…
Notre chemin nous le traçons au jour le jour, mais nous n’avançons pas dans la nuit, car – et je pense à Rilke qui dit dans les Eligies de Duino » Etre ici est une splendeur » – nous n’avons à prendre conscience que de l’instant présent. Ce qui importe est ce que nous traversons ou ce qui nous traverse au moment où nous le vivons, sans tentative d’arrêt sur image… et je me demande si, par l’écriture, je n’arrête pas les sensations et les mots au lieu de les laisser filer !
Je me rassure en pensant qu’il est fort possible qu’en écrivant je déboise un chemin qui m’est nécessaire et que la végétation d’autres pensées rendra au foisonnement de la nature – à moins que le temps et le silence s’en chargent.
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(en regardant passer un nuage)
– Quel étrange nuage !
– … comme un long vaisseau bleu
– Il n’est pas bleu il est blanc !
– Regarde mieux !
…
(et ces fleurs qui dansent dans le vent)
Quelle étrange floraison
la chlorophylle épanouit ses élytres
sur la délicatesse en pétales
au terminal de ces hampes
impatientes de lumière
qu’un désir de légèreté
soulève
L’évanescence des êtres
qu’ils soient d’air ou de terre
renvoie si peu la couleur
.
Carmen
Comme toujours, tes mots accompagnent superbement l’image.
Tu ouvres un chemin vers nous qui te lisons avec un immense plaisir.
Merci pour cette évasion…
🙂
Très beau ce chemin où tu sèmes à l’envie tes mots de Poète !
Tu sais faire passer dans tes mots le monde entier, on se sent en harmonie avec la nature.
Un très beau chemin qui n’est pas semé d’embûches, il fait bon se promener.On découvre l’Univers….Et on reste avec plaisirs
Amicalement
EvaJoe
J’ai rassemblé plusieurs de mes textes courts car je ne publie pas régulièrement. C’est en effet une promenade poétique à laquelle j’invite mes amis…. ceci afin de ne pas perdre mes mots.
Bonne semaine, Evajoe !