La vie n’est pas toujours rose, malgré l’amour – qu’il ait trouvé refuge sur une ile ou sur une aile.
Ile est un jour que les flots pressent. Aile est une promesse d’infini que la tourmente met en doute.
Ile ; si toujours elle se dresse, en apparence insubmersible, elle accuse le coup des tempêtes répétées.
Aile ; un tuteur vulnérable sur lequel tangue la barque des amoureux confrontés à l’hostilité des éléments.
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Alors je cite un auteur de talent car mes mots deviennent pudiques… une plume étrangère délie la pensée
et ouvre l’accès à une rumeur moins plaintive, à une matière émotionnelle que l’espace aurait poli,
lui donnant le brillant de la maturité, l’aspect d’une épreuve assimilée par le temps !
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« La souffrance n’est pas bonne à raconter, mais, bien que ce soit toujours la même chose, il est assez curieux de voir vivre le monde.
Je vous écris ceci comme une de ces lettres égarées qui, n’ayant pas été lues par leur destinataire unique, l’ont été par n’importe qui.
Après tout, cela est souvent préférable, et nous n’aimons jamais personne plus que n’importe qui. »
Paul Gadenne dans Les Hauts-Quartiers
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Suivent deux poèmes à prendre pour ce qu’ils sont. Des mots échappés d’un esprit qui sans aucun doute se raconte des histoires auxquelles il croit.
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Si ton coeur mon amour
ne fonctionne plus qu’à vingt pour cent
la vie, pourtant, nous espère entièrement.
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Pour elle, il n’y a ni demi-ni quart-de mesure
car ton coeur mon amour
sait tendre le fil sur lequel tous deux nous marchons
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— funambules dans l’ignorance de la gravité —
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Cette toile que tissent nos pas mord la nuit
et déchire une constellation où palpitent les étoiles
au rythme lent de l’Uni vers Qui nous guide.
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C.P.
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Notre cœur, un jour, devient terre d’accueil
elle incorpore l’empreinte de l’être aimé.
l’ amour trouve refuge hors de lui
qu’il s’éloigne…
un espace
en nous
veille
que l’autre a ouvert
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La jalousie est pauvreté de l’âme
qui n’a pas confiance
au nid qu’elle a tapissé
l’aimé – pourtant – revient toujours au colombier
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L’errance finit là où commence l’amour
on s’autorise la découverte d’une terre
que l’on prenait pour une île et qui s’avère
devenir continent sous nos alizés – ou plus encore –
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On confie un cristal à l’amour d’une vie
pour qu’il devienne la pierre angulaire
de notre tour ascensionnelle et on s’exile
de soi-même au risque de ne plus être
sur orbite si l’astre, un soir, nous ignore
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Retrouvons alors notre centre
nous en détenons les codes :
notre propre système solaire
à l’intérieur de nous – aime !
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Carmen P.
photo : Christy Turlington by Peter Lindbergh
Les histoires dans lesquelles on dérive ont ceci de réel, pourtant, qu’elles découlent de douloureux ressentis… Et si cette douleur doit être pleinement traversée, elle n’en a pas moins son amertume et mérite les belles phrases dont tu l’habilles. La Beauté réside en toute chose et c’est là sa grandeur et son authenticité.
Affectueusement.
Toucher la vie par l’écrit, non pas pour dresser un tableau sombre, mais pour reconnaître les choses, telles qu’elles se présentent, et aimer, aimer toujours….
est ce qui me motive. Je sais mes mots à l’abri ici, j’ai peu de lecteurs et si une personne étrangère vient à s’y aventurer, c’est qu’elle a besoin de ces mots.
Amitiés. Carmen
Aimer,cet infini des possibles..et voyager sur l’aile du ressenti ,vers l’ile de la beauté et de l’amour,ce monde ou le ciel,la mer,la terre et nos âmes s’y confondent ..
Les mots nous enlèvent sur cette aile du voyage et des pensées émerge cette ile de tendresse et de sérénité..
Merci pour ce beau partage..
Amitiés..
Puisse chacun trouver une île où reprendre force et confiance, pour avancer…
Merci pour ta lecture, Rivagedazur.