Le taureau dans l’arène
à chaque coup bat de l’aile
la muleta est trempée du sang
versé par ces jeux barbares
qui depuis des générations
à perpette charrient bêtise
Le poète est présent
perdu dans ses sensations
frère des âmes- totem
qui crient détresse
On ne voit que du rouge
et un habit de paillettes…
le son de l’être se répand
sur la foule hystérique
quand l’estocade finale
arraisonne la souffrance
Le poète est au cœur
de l’arène quand il porte
les couleurs de la haine
en mode trouble
le cirque est de granit
à ciel ouvert ou se voûte
végétal, le cirque est partout…
et l’aile blanche de la colombe
emporte la robe noire tâchée
par des pacotilles de cruauté
Le poète est en somme
martyr car la passion le blesse
il ne donne que ses soupirs
en mode tendresse
Carmen P.
(illustration Laura Daligan)
Un grand cri contre l’horreur de la corrida, qui n’existe cependant pas que pour les taureaux… En mode « cirque », je trouve la ton approprié et j’aime beaucoup le tableau dont il s’inspire (qui rappelle Chagall).
Je ne sais pas si le cri est grand, toujours est-il que cette nuit j’étais taureau dans l’arène. Il faut dire que je me relève de mauvaises manipulations d’un ostéopathe, alors je comprends la douleur infligée à la nuque et qui met au supplice les terminaisons nerveuses et l’équilibre. 🙂
L’image représente les animaux-totem.
Merci pour ton passage, Aloysia.
J’ai essayé de rattraper mon retard ici et sur Over-blog !
Je n’aime pas la corrida aussi tes écrits où tu parles du poète, de toi peut-être me vont droit au coeur. J’aime bien l’idée que celui qui voit avec les yeux de sa plume ou de son pinceau touche réellement au coeur de ce drame qu’est la corrida.
On dirait que tu as bâtis ton texte comme une corrida, d’abord c’est un tour d’arène, puis petit à petit cela monte en puissance, et là petit à petit on sent le drame mais avec des mots qui frisent l’insolence et mettent en lumière ce qui fait mal.
J’ai beaucoup aimé ton texte, si j’étais certaine qu’il trouve écho vers les Passeurs de mots je le proposerais pour le mois prochain.
Je t’embrasse et te souhaite un bon weekend.
EvaJoe
Un poème qui fait suite à une nuit agitée !
La corrida est un sujet qui peut être traité directement mais qui ouvre aussi la porte à d’autres interprétations. Alors, si des Passeurs veulent se lancer, je pense que cela pourrait donner des textes intéressants (sachant que l’écriture nous surprend parfois en nous menant bien au-delà de ce que nous avions l’intention de dire).
Merci pour ta lecture, Evajoe.
Bon week-end à toi !
Carmen