La dame de la falaise
Droite sur son rocher elle sonde l’obscurité
En langues voilières flotte sa chevelure.
Présence vigilante elle a vu l’équipage
sombrer dans la folie,
abandonnant navire, les âmes tournoyer
par-dessus la fureur des vagues – du sang noir –
Les masses sombres des nuages d’onyx
habillent son corps de vaporeuse noirceur
Sa présence fumivore dans ce décor
ouvre une brèche de lumière
Sur la mer apaisée danse le navire
où reposent les corps
Son regard clos crève les flots
Vague sur vague elle remonte le courant
À rebours de la nuit, de ses souffrances,
de la panique, elle redessine les rides
sur les visages livides – à l’encre du varech –
et, du pinceau de ses cils elle laboure les fronts
Sous sa caresse salée frémit l’ombre d’un frisson
Elle souffle une bulle où s’engouffre la rage
des éléments
Son corps est passage, là meurent les soupirs
et l’avenir se crée à l’aube de son sourire
Carmen P.
Je m’immisce au décor de cette brèche de lumière
Voguant sur des flots dans la trace de tes yeux
Le dessein que tu peins des marins du navire
Me donne un peu d’espoir à l’aube de ton sourire
Amitié
Le Noctamplume
c’est toi qui as fait le dessin ? j’aime beaucoup, et il illustre superbement le poème