Les nymphes ont disparu – gardiennes du temple
où s’adossait leur patience, elles ont quitté les lieux
Lentement, avec elles, se sont dissous les augures
une naissance inversée, l’espérance déracinée,
par les talons offerte à l’érosion d’une fontaine
La vie esquive son cours face aux colonnes nues
qui dressent leurs symboles phalliques, la Terre
bascule et verse à la mémoire des Castalides
la promesse d’une éclosion :
le nombril du monde
percera le silence
.
Carmen P.
photographie : Francesca Woodman
Es-tu allée à Delphes ? Un de mes plus beaux souvenirs… Mais là, il y a sous ce beau poème un message : comme si toute trace de féminité avait disparu, ne laissant place qu’à un masculin bien pauvre dans sa nudité – et aussi bien précaire car la Terre qui le porte, elle, n’est-Elle pas Femme ?
Non, je n’y suis pas allée, mais j’en ai rêvé, d’où ce poème. Tout ce qu’il y avait de féminin était absorbé par le sol humide, les cariatides fondaient comme sucre.
Ces cariatides ont de tout temps obsédé mon esprit, elles supporte l’ouvrage en entier, qu’elles viennent à disparaitre et c’est le chaos annoncé.Merveilleux ton poème chère amie Carmen
Ces caryatides m’ont bien absorbée, le temps de l’écriture de mon recueil.Je les imagine si nettes sous le bleu Egéen… et selon la légende elles se seraient précipité dans le vide en découvrant les serpents qu’elles portaient sur leur tête… dans le vide, comme Francesca au regard si visionnaire.
La panique des caryatides est inimaginable. Merci pour ta présence, Hamid.