Les cariatides ont disparu

Les nymphes ont disparu – gardiennes du temple

où s’adossait leur patience, elles ont quitté les lieux

Lentement, avec elles, se sont dissous les augures

une naissance inversée, l’espérance déracinée,

par les talons offerte à l’érosion d’une fontaine

La vie esquive son cours face aux colonnes nues

qui dressent leurs symboles phalliques, la Terre

bascule et verse à la mémoire des Castalides

la promesse d’une éclosion :

le nombril du monde

percera le silence

.

Carmen P.

photographie : Francesca Woodman

Icare ou presque

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Un nuage comme un îlot

dans l’océan du ciel, c’est bateau !

Le cœur comme un marteau

lâche ses illusions et tombe, c’est la vie !

Grave est la chute de celui que l’amour a grillé dans le bleu

 

Une tristesse pure

sur l’asphalte

d’un rêve renversé

 

Une île pour tout bagage

des suppliques salées pour tout rivage

un peu de plancton pour nourrir le naufrage

 

Je suis un coquillage d’écume

que le bruit de la mer traverse

 

L’entends-tu 

dans cette fuite moutonneuse

que des lambeaux d’azur suspendent

au baldaquin d’un ciel vorace ?

 

Une ivresse brute

sur l’asphodèle

d’une nuit marine

 

Un peu de romance jetée sur le granit des jours

D’un saut rattraper le fil rompu la veille

et tisser une dentelle nouvelle

 

Le canevas danse comme algue

chahutée par les caprices de la houle

 

Il n’y a pas de nuit

pour laquelle la lumière

ne désire étirer sa longe

elle ira au plus sombre éclairer requiem

 

Une promesse vague

sur la voilure

des dérives ouvertes

 

au vent clair des lendemains

 

Erin (Carmen P.)