La main se tend vers la lumière
elle ouvre la voie à l’intention du vol
elle l’encourage
à s’affranchir de son appui
le prolongement de la main est l’envol de l’oiseau
par quel miracle
un geste
que cinq doigts couronnent
parvient-il à insuffler l’élan,
alors qu’une pulsion – archaïque –
hurle au manque, aspire à la retenue
de toute vie qui apporte sa part de joie ?
Je t’aime. Je te retiens. Je détrône la liberté
par crainte, par égoïsme, par ignorance face à la vie
le prolongement de l’amour est le consentement à la liberté d’autrui,
à l’heure qui est la sienne, et chacun se retrouve dans la timidité d’un lieu
où l’espace accordé à l’autre rejoint l’espace libéré en soi…
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C.P.
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… et toujours la main dans cette pensée confiée à la prose :
Dans le creux de nos mains se lisent nos élans et nos ruptures.
Accepter de desserrer les poings, et les pensées cessent
de se heurter aux freins que nous leur imposons.
Nos rêves tentent de passer la barrière de l’inconscience, et,
au moment même où ils la pulvérisent, nous leur opposons une résistance
qui les fige instantanément, quand elle n’égrène pas leur pouvoir.
Nous avions des rêves, émergés du plus profond de notre ciel,
et nous nous retrouvons avec des oeuvres de terre.
Pourtant, même ces réalisations, ordinaires,
nous devons nous réjouir de les avoir concrétisées.
Les lignes de la main trahissent le tracé de nos désirs dans la réalité de la chair.
Elles se lisent à la lumière du coeur, comme une carte révélant la géologie de notre corps subtil.
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Carmen P.
Quelle beauté dans tes réflexions, dans les images que tu nous offres, Carmen… Et pourtant je crois que tout ce qui advient se produit de soi-même et que la seule chose qui nous soit donnée est d’essayer d’accompagner le mouvement avec nos pensées, pour éviter que celles-ci ne se fassent souffrantes.
Tout est mouvement…. tu sais, je me demande souvent, en ce moment, comment reconnaître mon propre rythme, me différencer du rythme des évènements, des personnes que je dois accompagner. J’en arrive à ne plus savoir.
Un beau texte, de belles réflexions, la vie ne nous donne pas de solutions, elle nous offre des questionnements tels des cadeaux pour avancer… Je suis amusée, Tania avait fait il y a quelques jours un beau billet sur les mains en peinture et en sculpture, à ce même moment je lisais et faisais un billet sur le livre de Joël Vernet sur les mains, et chez toi je retrouve ces mains… Dans l’invisible, les mains du coeur se donnent la main… Merci Carmen, lumineuse journée à toi. brigitte
Nos mains traduisent les maints de notre existence …!
Un texte, magnifique, où la main est un oiseau parti rejoindre l’essence-aile ….
Châle-heureuse-aimant : sabine
Oh, merci, Sabine, pour cette essence-aile. J’aimerais pouvoir soigner les ailes de chacun…
C’est étrange, cette puissance magnétique et tout ce symbolisme qui peut s’exhaler d’une main. Et je crois pouvoir penser que nombre d’êtres vivants en sont les formidables récepteurs. D’autant que ta prose poétique nous le démontre fort élégamment.
Rien que pour cela, Poétesse Carmen, je t’en rmercie.
Je ne sais pas si je démontre. J’essaie de clarifier mes pensées intimes en les écrivant. C’est moi qui te remercie de me lire, Robert-Henri. Je suis peu venue sur les blogs ces derniers temps car je finalisais un recueil de poésie.
Ah ça, je te comprends! Car comme on le dit: l’on ne saurait être à la fois au four et au moulin »!