Sourire sépia

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C’était peu après la guerre
Elle a offert ses seize ans
Au bel étranger militaire
Seize ans et bientôt maman !

Elle sourit sur la photo jaunie…

L’amour était précoce
À l’époque pas si lointaine
Où fonder une famille
Etait la mission suprême

Elle sourit sur la photo jaunie
À côté de l’homme de sa vie…

De la tentation du courage
Sont nés de beaux enfants
Fruits du déracinement
Et de lointaines prières

Elle sourit sur la photo jaunie
À côté de l’homme de sa vie
Son regard éblouit…

Les grands- parents impuissants
Ont vu partir leur enfant
Et sur sa joie de chair
Ont laissé crever leurs larmes

Elle sourit sur la photo jaunie
À côté de l’homme de sa vie
Son regard ébloui tourne
L’avenir au gré de son âme…

Les sourires sur les clichés sépia
Ne disent pas toute l’histoire
Quand l’amour prend des ailes d’acier
Et que tremblent les vieilles souches

8 réflexions sur « Sourire sépia »

    • Un petit texte sans prétention qui laisse entrevoir la joie de la jeunesse qui part pour construire sa vie et la tristesse que peuvent ressentir les parents (surtout à l’époque ou ces parents savaient la séparation définitive)

    • D’accord pour l’aspect « old school ». Nos façons de vivre, avec ou sans mariage, amènent souvent les enfants à partir loin, et heureusement cela n’est plus signe de rupture complète avec le passé, avec la famille. Merci pour ton passage sur ces mots.

  1. Lorsque l’enfant prend son envol les parents se sentent perdu. Même si maintenant on a plus de moyens pour se rejoindre c’est dur d’être loin des siens.

    Un beau texte que tu as écrit mais c’était en un autre temps qui déjà avait été dur à vivre.

    Belle soirée et bisous d’EvaJoe

  2. Une autre époque… les choses sont en effet plus facile maintenant. Accepter l’idée de ne plus revoir son enfant et de ne jamais voir ses petits-enfants devait être une épreuve terrible.
    Bonne soirée à toi aussi, EvaJoe !

  3. Je connais cela aussi, mais contrairement à mes grand-parents, mon fils revient tous les ans et nous allons le voir également. Une séparation définitive, sans espoir de revoir, comme ce fut le cas pour mes grand-parents est autrement douloureuse (mais c’était ainsi, à l’époque). Merci de m’avoir lue, Martine

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