Dans l’arène de la vie

 

Laura Daligan

 

Le taureau dans l’arène

à chaque coup bat de l’aile

la muleta est trempée du sang

versé par ces jeux barbares

qui depuis des générations

à perpette charrient bêtise

 

Le poète est présent

perdu dans ses sensations

frère des âmes- totem

qui crient détresse

 

On ne voit que du rouge

et un habit de paillettes…

le son de l’être se répand

sur la foule hystérique

quand l’estocade finale

arraisonne la souffrance

 

Le poète est au cœur

de l’arène quand il porte

les couleurs de la haine

en mode trouble

 

le cirque est de granit

à ciel ouvert ou se voûte

végétal, le cirque est partout…

et l’aile blanche de la colombe

emporte la robe noire tâchée

par des pacotilles de cruauté

 

Le poète est en somme

martyr car la passion le blesse

il ne donne que ses soupirs

en mode tendresse

 

Carmen P.

(illustration Laura Daligan)

4 réflexions sur « Dans l’arène de la vie »

  1. Un grand cri contre l’horreur de la corrida, qui n’existe cependant pas que pour les taureaux… En mode « cirque », je trouve la ton approprié et j’aime beaucoup le tableau dont il s’inspire (qui rappelle Chagall).

    • Je ne sais pas si le cri est grand, toujours est-il que cette nuit j’étais taureau dans l’arène. Il faut dire que je me relève de mauvaises manipulations d’un ostéopathe, alors je comprends la douleur infligée à la nuque et qui met au supplice les terminaisons nerveuses et l’équilibre. 🙂
      L’image représente les animaux-totem.
      Merci pour ton passage, Aloysia.
      J’ai essayé de rattraper mon retard ici et sur Over-blog !

  2. Je n’aime pas la corrida aussi tes écrits où tu parles du poète, de toi peut-être me vont droit au coeur. J’aime bien l’idée que celui qui voit avec les yeux de sa plume ou de son pinceau touche réellement au coeur de ce drame qu’est la corrida.

    On dirait que tu as bâtis ton texte comme une corrida, d’abord c’est un tour d’arène, puis petit à petit cela monte en puissance, et là petit à petit on sent le drame mais avec des mots qui frisent l’insolence et mettent en lumière ce qui fait mal.

    J’ai beaucoup aimé ton texte, si j’étais certaine qu’il trouve écho vers les Passeurs de mots je le proposerais pour le mois prochain.

    Je t’embrasse et te souhaite un bon weekend.

    EvaJoe

    • Un poème qui fait suite à une nuit agitée !
      La corrida est un sujet qui peut être traité directement mais qui ouvre aussi la porte à d’autres interprétations. Alors, si des Passeurs veulent se lancer, je pense que cela pourrait donner des textes intéressants (sachant que l’écriture nous surprend parfois en nous menant bien au-delà de ce que nous avions l’intention de dire).
      Merci pour ta lecture, Evajoe.
      Bon week-end à toi !
      Carmen

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