La dame de la falaise

 

La dame de la falaise

 

 

Droite sur son rocher elle sonde l’obscurité

 

En langues voilières flotte sa chevelure.

 

Présence vigilante elle a vu l’équipage

 

sombrer dans la folie,

 

abandonnant navire, les âmes tournoyer

 

par-dessus la fureur des vagues – du sang noir –

 

 

Les masses sombres des nuages d’onyx

 

habillent son corps de vaporeuse noirceur

 

Sa présence fumivore dans ce décor

 

ouvre une brèche de lumière

 

Sur la mer apaisée danse le navire

 

où reposent les corps

 

 

Son regard clos crève les flots

 

Vague sur vague elle remonte le courant

 

À rebours de la nuit, de ses souffrances,

 

de la panique, elle  redessine les rides

 

sur les visages livides – à l’encre du varech –

 

et, du pinceau de ses cils elle laboure les fronts

 

Sous sa caresse salée frémit l’ombre d’un frisson

 

 

Elle souffle une bulle où s’engouffre la rage

 

des éléments

 

Son corps est passage,  là meurent les soupirs

 

et l’avenir se crée à l’aube de son sourire

 

 

Carmen P.

 

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3 réflexions sur « La dame de la falaise »

  1. Je m’immisce au décor de cette brèche de lumière
    Voguant sur des flots dans la trace de tes yeux
    Le dessein que tu peins des marins du navire
    Me donne un peu d’espoir à l’aube de ton sourire
    Amitié
    Le Noctamplume

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