Ils ne déchireront pas le voile
car il n’y a pas de voile
Celui que le crime offusque
est le criminel occulte
Seul le contraire de l’évidence
détient une once de vérité
Alors, ils en appelleront à l’inconscience
puisqu’en vérité seuls les lieux communs
ont le droit de cité
Aller par les chemins hostiles
en aucune façon ne divisera
leur pensée car la jungle est humaine
– en leur âme le terme des visions amères –
Il leur faudra tout abandonner
avant d’accepter sans haine
que leur cœur s’emplisse de ce qui est
sans gratitude aucune, accueil !
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Carmen P;
photo :David Senechal
Qu’il est difficile d’exprimer, de faire comprendre et même d’accepter que ce que l’on voit à l’extérieur est en fait en soi… ! Puis de convenir qu’en définitive rien ne peut être autrement que ce qui est ! Seul l’Amour le révèle, et les Bouddhistes n’ont su pour cela que s’en remettre à la notion de Compassion…
Oui, la compassion, mais elle contient encore beaucoup d’émotion, il y a encore du trouble dans une âme pleine de compassion. Enfin je suis loin de parvenir à ne pas être « troublée ». Accepter que rien ne puisse être différent est une dure école ! Bon week-end, Mâyâillâ.
En matière d’accueil, mieux vaut s’apprendre à vivre la différence que prêcher l’indifférence… sous peine de se fermer à tout.
Il n’est pas ici question de différence, de comparaison, de hiérarchie, de préférence. Il n’y a pas de prêche, pas d’indifférence, mais un état d’être… la poésie ne tente pas de convaincre elle part du coeur, et procède d’une mise à nue de l’âme (et ce n’est pas facile car le risque est grand de la voir piétinée).
Èvidemment, je n’ai pas émis l’idée de comparatif et encore moins celle des hiérarchies et autres préférences.
Et puis d’abord qui sont « Ils »?
(à savoir que l’acception qui se ressent dans les strophes 2, 3, et 4 me fait songer aux « exclus » de notre monde lambda)
Je sais que ce genre de poèmes peut ne pas être compris. J’en prends le risque cependant, puisqu’il est le résultat de séparations, de longues années d’accompagnement, en essayant de garder le cap…. encore maintenant. Alors je prends le risque de l’écrire, le risque de l’incompréhension (je ne le publie qu’ici, d’ailleurs). Je me place dans le non-jugement(même si parfois un réflexe me replace dans le jugement), dans la non-attente (il me faut tant attendre), dans l’amour avec un électroencéphalogramme plat. Je comprends que mes mots, parfois, tiennent plus du rébus que de la poésie. Merci pour ton passage, Robert-Henri. (ce « ils », c’est nous, l’humanité en marche, qui trébuche souvent)
Merci Mâyâlilâ pour l’accueil à ces mots…
Un dessin qui m’attire beaucoup.
Tes mots résonnement comme « sagesse ». Je crois que ma vie se terminera alors que je n’aurai pas encore fini le chemin.
Je le pense également, mais le chemin se poursuit peut-être, même si personne ne peut nous le décrire, de vive voix.