Fille de personne

 

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Feuille contre feuille – nos joues
cailloux du chemin – bringuebalant
perles d’eau ruissellent confidences
sur la terre ou le sable qui modèlent
nos heures – elles ne comptent plus…
les rencontres et tous nos évitements
La coccinelle a quelques secondes d’avance
sur nous ; ses points sur ses deux ailes
ne l’empêchent pas de voler. Ma soeur,
ma fille, mon amie jamais venue au monde.
Il se pourrait que tu sois mon double, ange.
Qui suis-je moi qui ne suis plus la fille de ma mère
– elle me prend pour sa soeur, et me renvoie la douleur
de la mort de sa mère qu’elle revit en continu –
Fille de cœur
Sœur ignorée
Enfant de personne
Je suis une lanterne de papier qui rêve d’une soeur étoile
et je brûle ma peau là où pèsent mes illusions.
Je n’écrirai plus
Mes poings pressent les mots jusqu’à leur étouffement,
jusqu’à la déréliction dans la froissure des jours vertiges
et l’amitié suprême blanchit les draps de leur souillures d’encre.
Paume contre paume – nos mains de chaque côté du miroir
et nos regards déployés sondent le vide de nos mondes respectifs
qui jamais ne trahissent leur essence que seule la griffe du temps pénètre.

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Carmen P.

Ce poème a été mis en musique par Michel Bonnassies et Nicolas Rugolo.

Deux interprétations fort différentes.

13 réflexions sur « Fille de personne »

    • Merci Martine. Je suis un peu déçue, cependant, que le texte ne se dispose pas comme je le souhaite et soit impossible à modifier (il y a des reto0urs à la ligne non désirés).
      Bon week-end à toi.

  1. Carmen,

    C’est bizarre comme ton texte s’est positionnée. Je vais aller voir pourquoi il y a ce bug…

    Sinon le texte est fort et le dire comme si c’était toi c’est encore plus émouvant, cela prends à la gorge.

    Belle fin de samedi

    Bisous d’EvaJoe

    PS Envoie moi ton lien via mail je vais regarder si je peux te le mettre.,

    • Oui pourtant dans mes articles il est bien disposé.
      Michel a utilisé le tu et Nicolas chante avec le je.
      Je t’ai répondu par mail.
      Merci Joëlle.

  2. Je brule ma peau là ou pèsent mes illusions..
    Paume contre paume- nos mains de chaque coté du miroir..
    C’est sublime..Oui..lorsque le cœur exprime la sincérité de l’émotion qui le traverse ,en savourant cet instant enchanté, dans la délicatesse et la pureté des mots..

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