L’appel des saisons

.

les catalogues arrivent

légère est la robe

et le tee-shirt petit

on annonce une saison

où l’on se déleste d’un poids

vestimentaire______avec sourires

.

et moi je me débats

en démarches infertiles

et moi je m’épuise

en balancements stériles

.

père

entre la fragilité de ton corps vieilli

et le respect à témoigner pour

le zeste d’énergie qui te tient

je suis là, à tes côtés

je n’attends aucune louange

encore moins un bénéfice

.

le temps est donné, ajusté, ici

il est perdu pour l’écriture

les projets. Les loisirs sont rayés

du calendrier. La lumière vient

de l’abandon à l’instant pauvre

qu’aucun catalogue n’habille

d’un voile d’insouciance

.

le corps s’incline face

à la nudité des sentiments

.

je pose sur mes genoux

le livre de la vie

.

l’écrire plus tard ?

.

Peut-être quand sera tombée

la dernière dent de lait

et qu’aucune souris

ne passera

.

plus jamais

.

car l’enfance se sera effacée

avec toutes ses billes et que

le pouvoir guérisseur des pierres

se révélera utopique

— aucune larme ne viendra

redorer leurs vibrations —

.

sonne l’or de l’instant qui veille

sur la petite fille ennoyée

.

il y a trop de pleurs en son coeur

ils ignorent l’heure de la marée

qui vers les yeux les fera

déferler en buée

que la chaleur

dissipera

.

sel sur la peau

sable et coquillage

et milliers de petits crabes

.

courant au-delà des mots

avec une joie sans nom

.

Carmen Pennarun

5 réflexions sur « L’appel des saisons »

    • L’enfance est toujours là même quand elle doit endosser, un jour le rôle de mère de ses parents. Merci d’être venir lire le poème complet, sur mon blog.

  1. Hélas, en ces temps difficiles, je croule aussi sous la fatigue et de nouvelles douleurs viennent m’apprendre que ma jeunesse a définitivement quitté ce corps. On dit qu’elle reste dans la tête, mais j’observe qu’en réalité c’est ce qu’on appelle « la sagesse du grand âge » qui prend sa place, me forçant à ne plus bouger et à ne plus rien projeter… Le soleil parfois me réveille, et je crois que la Bretagne en est beaucoup plus gratifiée que nous en ce moment ! L’écriture ici aussi se fond dans l’oubli.

    • Nous sommes tous concernés par l’âge. Là, l’enfant s’interroge qui devient la mère de son propre père. Je reprendrai ce poème. L’énergie est ascendante en ce moment, même si le sol colle à nos semelles après toute l’eau qui est tombée. Il y a de l’espoir et la lumière va se répandre. Bonne journée, Mayalila.

  2. C’est un poème teinté de tristesse, il y a des étapes difficiles dans la traversée de la vie, le fil d’or ne doit-il pas être l’espérance de jours meilleurs ? Courage, merci pour ce talent offert à nos yeux et nos cœurs. brigitte

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