Le maître à la toile de jeans

I

Elle tient une sébile

mais c’est son coeur

qu’elle présente

dans l’espoir

d’un geste de reconnaissance

dans le désespoir

atteignant son comble

sa beauté, sa chair, ses amours

tiennent dans ce ciboire

qui n’en est pas un

qui n’est pas

il est

don

.

II

Cette peinture,  » La Femme avec deux enfants » d’un peintre du XVIIe siècle appelé « Maître de la toile de jeans » est puissante, déchirante, même.

Des visages s’ éclipsent sur fond noir.

L’Art est un révélateur d’émotions.

Ces émotions, faut-il les regarder en face ou les fuir ?

Ce qui nous retient est aussi ce qui nous éloigne.

Les contraires ont une frontière commune.

Les contraires sont des lisières.

Un pas de côté et on pénètre…

un tout autre univers

où même les caresses

provoquent frissons.

III

La paix se vit à petits pas

nos aînés le savent depuis qu’ils ont déposé les armes

et que de tout ego ils sont blanchis.

La paix est la condition nécessaire pour que leur souffle

puisse repousser l’heure des adieux.

La force du pardon se lit dans les regards de ceux qui abandonnent tout.

Ne reste place que pour l’Amour.

Bientôt la nuit les pénètrera.

La nuit où brillent les yeux des loups

tandis que les aboiements des chiens

poursuivent ce qui reste de vivant.

IV

Je reviens au tableau du Maître de la toile de jeans.

Le regard de la jeune femme me déchire.

Combien de fois, sur Terre, sommes-nous partagés entre un immense amour

auquel on aimerait tout donner et la réalité de la vie qui nous amène à tout sacrifier.

L’amour est un soleil. Autour de lui gravitent des planètes qu’une force maintient

en orbite. Et si les contrariétés de l’existence n’étaient autres que des géodésiques,

le plus court chemin dans l’espace courbe du temps, qui en aucun cas ne remettraient

en cause le pouvoir de l’amour ?

.

Carmen Pennarun

2 réflexions sur « Le maître à la toile de jeans »

  1. Bonsoir Carmen,

    Le pouvoir de l’amour est infini! Du moins, je le crois.
    Ce tableau est très beau, techniquement. Et quel talent pour peindre de telles expressions sur les visages! On ne peut rester indifférent face à cette détresse.
    Tes mots sont justes et touchent au cœur.
    Bien amicalement

  2. Merci pour ta lecture, Martine. Un tableau peut nous bousculer. Il n’est pas seulement le témoin d’une époque et ne raconte pas qu’une seule histoire, s’y rattachent toutes les douleurs d’hier jusqu’à ce jour.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *