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Avant, c’était hier…
quand les Noëls de lumière éblouissaient nos cœurs d’enfants,
quand après la messe nous allions, la tête emplie de chants,
dans la belle nuit frissonnante rejoindre le sapin et les cadeaux
– cette part de rêve que nos parents accompagnaient avec une joie manifeste –
mon univers était complet.
Rien ne manquait en ces instants où la famille à l’unisson s’accordait à trouver la bûche et les marrons glacés bien meilleurs que ceux de l’année précédente.
C’était avant…
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Aujourd’hui, quels aïeux seront témoins des étoiles dans les yeux de leurs petits-enfants ?
Les cloches n’appellent plus personne, même si les cœurs prennent le risque de chanter, encore.
Sur l’autre continent, l’enfant que je n’ai pas nommé s’étonnera des lumières de fête, sans que sa famille ne puisse voir l’étoile du berger se lever dans son univers.
La vie nous donne parfois l’étrange sentiment de ne plus être « entière »,
elle ne nous accorde que des fragments…
et c’est aux bribes des rêves de ceux que nous aimons que nous accrochons nos vœux, tandis qu’aux branches du sapin, qui chez nous s’illumine, les guirlandes s’enlacent…
tout comme les vieux parents qui les contemplent.
Même si je tente de rassembler tous les fragments pour recréer l’unité de l’existence,
même quand les jours, refusant de marcher au pas du bonheur, viennent me bousculer,
tous ces espaces que je comble du liant de l’amour demeurent fragiles et zèbrent le corps sensible d’éclairs de douleurs…
Peu à peu, ils cicatrisent, cependant, car s’ils sont perméables à la douleur, ils permettent aussi aux pensées plus lumineuses de s’infiltrer.
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Nos cicatrices sont les portes par lesquelles la joie parvient à réchauffer le givre qui donne l’illusion de la fragmentation à l’image de l’éternel bonheur.
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Carmen P.
Notre passé danse dans notre mémoire en y projetant ses paillettes, et les enfants d’aujourd’hui glanent d’autres bonheurs avec d’autres paillettes ! Ainsi va le flot de la Vie toujours transformée, toujours nouvelle, toujours neuve, toujours première… Les cicatrices sont bien ces fleurs de givre dont la beauté nous éblouit alors que, au grand soleil, on ne verrait que de l’eau fluide et ne pouvant d’aucune façon être blessée…
C’est là que je voulais en arriver. Passer du morcellement que crée la nostalgie du passé à l’unité d’une vie qui n’est divisée qu’en apparence. (bien sûr, certaines absences sont douloureuses… et j’écris toujours des expériences vers l’assimilation des émotions qui les accompagnent). Merci de ton passage, Aloysia.
Comme ta dernière phrase est belle et comme elle donne à penser.
La nostalgie, les fêtes, les absents de corps, Le temps passe et nous pousse vers une vie toujours en marche, toujours nouvelle.
Bonne fin d’après-midi
Bonjour Pimprenelle. Les Noëls se suivent et rassemblent ceux qui…
on complète comme on peut, car certains s’aiment mais ne peuvent partager la même table.
Il y aura des oubliés et pas toujours pour de bonnes raisons.
Je verrai sur Skype mon petit fils le soir de Noël, en cela je suis déjà privilégiée… mais j’ai tant de mal à accepter que des personnes, dans leur vieillesse, se retrouvent seules.
Je ne t’oublie pas, je n’ai pas eu le temps de te lire, aussi je reviendrais te commenter.
Bisous
EvaJoe