Sauras-tu ?

Sauras-tu grandir jusqu’à ce chant d’oiseau
sans maudire le vacarme
des vagues qui charrient la falaise
Sauras-tu attendre
les épousailles du soleil avec les dunes
Sauras-tu supporter
les marées hurlantes de l’hiver
les remous insistants du mésaise
Sauras-tu te hisser
jusqu’à l’insupportable
et enfin délivré
assis près des brisants
compter les aubes qui ne cessent de renaître
et bénir la mer de tous les oublis
où s’envasent tant d’épaves ?

.
Carmen P.
peinture : oil on wood panel de Stanka Kordic

9 réflexions sur « Sauras-tu ? »

  1. À y réfléchir, il me semble mal aisé de savoir abstraire l’évidence tumultueuse du pire… pourtant, à la lecture de ce texte, cela nous incite à une douce méditation. Prélude utile pour apprendre à contrer l’effet nocébo au profit d’un meilleur escompté…

    Amicalement

    • Oui, Robert-Henri, la médiation apaise… on n’en constate peut-être pas les effets, de l’extérieur, mais ces moments où l’on coupe court les pensées est comme une plage que la mer vient de délaisser, une plage vierge d’empreintes.

    • Tout à fait! Et la science du concret admet même aujourd’hui que les « briques de la vie » nous seraient très probablement venues des étoiles, lesquelles étoiles naissent d’étranges « pouponnières »… ETC

        • Ce mot « Pouponnière » largement utilisé par les astronomes est aussi évocateur d’une certaine poésie stellaire…

          Cependant, tout comme il se considère que notre planète serait le seul berceau de l’humanité… Il ressort que cette affirmation de plus en plus discutable ne résout pas pour autant l’énigme des croyances diverses… cela laissant une marge considérable à la création d’auteur.

          Bien amicalement.

    • Je suis pourtant une grande rêveuse, Mâyâlîla, mais il faut croire que je ne sais pas rêver la vie sur Terre. Je veux soulever des montagnes et ce n’est pas réaliste. Je veux dire les paroles qui soulagent, mais le soulagement doit être accepté par l’autre, s’il est possible. Toutes les actions, toutes les intentions s’effacent et je suis là me demandant pourquoi seules les actes matérialistes, les gestes médicaux, les spéculations financières, les actions par intérêt… parviennent à se concrétiser plus facilement que des souhaits plus (je ne trouve pas le mot). C’est comme s’il y avait une spirale sombre qui aspire les gens, les prive de tout moyen pour imaginer une issue plus douce. Ils se débattent, se tournent vers la pire solution, mettent leur confiance en leur pire ennemi, raillent les intentions bonnes qui leur sont proposées et se retrouvent acculés à la fin. Une façon de briser sa vie comme l’enfant brise son jouet préféré.(et cela est vrai pour une société, comme pour un individu). Bref, je publie peu en ce moment mais, comme tu le vois, il vaut mieux que je me taise… en attendant des jours plus clairs.

  2. Ce texte est d’une grande beauté, « sauras-tu… ? », tous les jours de la vie, on est confronté à cette question, j’aime le commentaire de Mayalila même si certains jours, on ne sait vraiment pas… Bises, à bientôt Carmen. brigitte
    Jolie toile aussi…

    • Je m’interroge moi-même, ayant souvent l’impression de donner les mauvaises réponses aux énignmes de la vie, trouvant toujours que ceux qui ont les pieds sur terre, qui voient les choses de la vie d’une façon tant éloignée de la mienne, sont dans le vrai. Je viens de traverser une période qui a balayé le peu de certitudes que j’avais. Heureux ceux qui peuvent avancer, se forger une attitude qui n’est pas continuellement soufflée ! (cela n’est visiblement pas pour moi, je ne dépose que des cailloux dépourvus de densité)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *