N’oublie pas que la terre chante
et que son chant passant
par tes pieds te transperce
.
Patience se contemple dans la source
(à moins que ce ne soit sa sœur, la vanité)
elle saisit son reflet qui jamais ne change
elle sait que malgré les apparences, les liens
qui nous embrouillent sur Terre sont déliés
par l’eau et le ciel, quelquefois par le feu.
Ce reflet est simple
jeu de lumière
sur les pierres
de son lit intime
– paillettes d’or
cueillies d’un regard
et déposées là
pour enluminer
son âme d’un ineffable
bonheur. Que la saison emportera
vers d’autres raisons.
.
Aimes-toi tel(le) que tu hais.
.
Tout est là
Ne laisse pas ton esprit guider la marche.
Vide-le comme une citrouille, alors
la lumière le remplira. Tu es ce puits
par lequel s’anime l’esprit au contact
de l’énergie de la Terre. Entre deux voix
la litanie terrestre et la symphonie céleste
tu chantes ta romance : le blues humain
.
Respire l’instant marché et que ton babille
s’effruite !
.
Sous tes pieds se déroule
un invisible espace
sur son ruban tu t’écris
les pieds frappent des lettres
où le bleu du ciel encapsule
une empreinte que le carbone
datera
.
Juste au-dessus de l’empreinte
s’élève une mémoire
elle prend forme vive
elle ravit au temps
sa propre apparence
car rien ne glisse
tout s’édifie
.
un peu de terre prélevée
ici, sur la piste de l’éternité
deviendra le corps
d’un nouveau désir
.
Carmen Pennarun
On sent la ciselure du texte, le travail d’orfèvre qui l’a préparé… Oui, la patience, mais pourquoi la vanité ? La vanité est une usurpatrice qui se trompe de source, elle est aisée à repérer.
Parfois, par une mauvaise tournure de l’esprit on prend pour vanité l’innocence même. Alors j’excuse la vanité, je ne la condamne pas. J’étais surprise par le titre que Segantini avait donné à un de ses tableaux, « La vanité ». Un serpent est représenté à côté d’une jeune fille nue qui se regarde dans l’eau d’une source. Laissons le serpent, accordons le droit d’être à la naïveté de l’instant. Bonne soirée, Mayalila. Je reviens vers mon blog auquel je n’avais plus accès.
Bonjour Carmen,
L’élégance de tes mots affleure au réel, à l’écoulement du Temps… Une trace, un sourire, un soupir … un zeste de bleu…. Un éclat de lumière… j’entends le chant de la Terre
Merci, Martine. Le poème est chemin qui vers l’autre nous conduit. Il n’existe que s’il est parcouru, dans un sens, puis dans l’autre. Merci pour ton passage. Amitiés.
Carmen, les mots que la vie t’inspire sont toujours magnifiques mais là tu franchis il me semble encore un nouvel « étage ». Une lumière supplémentaire fait briller encore plus intensément le fil d’or de l’existence, c’est si beau d’avancer et de s’élever, je n’ai qu’un mot face aux tiens : MERCI ! Belle vie à toi, belles créations présentes et à venir. brigitte
Merci pour ta lecture, Brigitte… Je ne sais pas où je vais avec la poésie, mais je n’écris que si j’ai l’impression de toucher quelque chose de nouveau (même si d’autres l’ont déjà touché avec leur propre sensibilité). Mon rêve, qu’elle aille de paire avec la Joie. Il y a encore du travail ! 🙂 Amicales pensées. Carmen