Le visage se dégage du marbre
son expression – pensive –
pénètre la structure de la matière
Conscience vive saisie par une minéralité
dont elle ne parviendra jamais à émerger
entièrement.
.
Cela lui serre le cœur
cela ne sert à rien
tout cet amour
toute cette passion
et ce carcan
impossible à pulvériser !
.
Si elle pouvait du bloc
où repose sa tête
creuser ses formes…
elle n’a même pas de buste
elle n’est même pas femme
tous ses attributs sont violés
par une loi du silence qui l’empêche
d’être
.
Si elle pouvait de ce bloc
se mouvoir et créer
Mon Dieu :
Modeler
Dégrossir
Tailler !
.
Prendre à plein corps
ces images mentales
qui la hantent
ces images mentales
qui existent
déjà
en esprit
ces images mentales
qui n’attendent
que ses mains
et la liberté
d’agir
pour naître
au monde
.
Naître au monde
duquel on l’a soustraite !
.
Elle aurait tant voulu laisser parler ses mains
consacrées au tourbillon de la création
.
Peut-on créer par les vides de son existence
une œuvre perceptible au monde qui l’attend ?
Carmen P.
photo de G. Pennarun, prise en juillet 2016 au Peabody Essex Museum de Salem, où se tenait une exposition : Métamorphoses, dans le secret de l’atelier de Rodin.
Belle méditation sur une figure de pierre. Mais si la pierre semble figée heureusement l’Esprit n’en est nullement prisonnier ! Et par la grâce de la volonté de du talent, il modèle de merveilleuses formes et suggère d’innombrables états émotionnels et sentimentaux…
Tu as sans doute raison. C’est une forme de méditation que je transpose en mots…
Bon dimanche, ALoysia.
Encore aurait-il fallu que l’homme la reconnaisse comme telle.Un bel écrit pour une Camille Claudel à qui on a coupé les ailes.
Bon dimanche Carmen.
malheureusement…. un tel géni de sensibilité que l’on a privé de la possibilité de créer, c’est inhumain ! Son frère a peuT-être laissé de beaux écrits mais je ne peux me pencher sur ses mots car je ne parviens pas à oublier qu’il n’a rien fait pour sa soeur.