La branche plonge dans ce Rien
où ni vide ni plein ne vient
atteindre le point d’ancrage
du mal être. Elle part___ouvrir
un espace en forêt millénaire
et passent __des tempêtes
des promesses et après maintes
révolutions se nidifie l’âme
plus vieille qu’un arbre bicentenaire
riche d’épreuves et de pluies
– de trésors – qu’elle cache
dans tous ses nœuds
.
Glisse en rêve de grands bancs
d’ ablettes sous la transparence
de l’instant. Le miroitement
d’argent ramène le corps
à l’oxygène d’une pensée
le rend perméable au rythme
d’où naît le mouvement
– c’est une pulsation au doux
babillage d’enfance – une scansion
joyeuse que soulève l’appeau
.
La mémoire sensorielle
émerge de l’eau dormante
.
L’ange de novembre
s’est réfugié au Nord
il attend le réveil de lumière
et___du continent glacé
il reviendra aux premières
aubes___ouvrir leur territoire
au chant des oiseaux
.
C’est la Terre
que porte notre cœur
jusqu’à la plèvre
par la grâce de deux mains
créatrices de biens
que notre nature – sauvage –
dans sa déraison
risque de détruire
.
Demeure la simplicité
des jardins d’enfants
Là
les âmes innocentes
s’épanouissent
sous le regard des mères
où couvent des rivières
d’espérance
.
L’amour est un refuge
(en lui mugit la part du vent)
il pousse
les mémoires endolories
à battre du cœur
en signe de nouvelle alliance
avec les plans zélés
.
Carmen P.
Un hymne à la vie, à l’amour, dense et profond, et qui rappelle avec une grande beauté et une langue exaltée que le cœur est le refuge de la « nouvelle alliance ». Merci, Carmen, amie poétesse.
Une immersion dans la nature, une connivence à fleur de peau, un alignement en perpétuel ajustement pour une présence plus vive, au jour le jour. Merci Vève.
Il y a une immense profondeur dans ces ressentis de silence, que le style de ponctuation, avec ces tirets, et les vers courts conduisent presque à l’immobilité. On dirait la Terre qui pense…
Merci, Mayalila. C’est un poème qui se déploie, écrit avec le coeur et la nature en co-auteur.
Poème jugé trop long pour une revue, alors je le confie à mon blog.
C’est ainsi qu’il suffit souvent de disposer la prose autrement pour s’approcher d’un certain style Baudelairien. Lequel se défini quand l’ensemble nous parvient en heurtant suffisamment l’âme par le truchement d’une mouvance qui est propre à la poésie populaire.
Bonjour, Robert-Henri. Merci pour tes mots. Il est vrai que la poésie vient nous heurter, puis elle s’écrit avec plus ou moins de bonheur, mais le bonheur du poète tient dans la clarté qu’il parvient à glisser dans le maelstrom des émotions réveillées en son coeur, « ordinaire ».
Bonjour Carmen,
Que dire après les commentaires qui me précèdent. Ils parlent si bien de ton merveilleux poème. Je me sens en accord avec tes mains, ainsi qu’avec les leurs
Merci Carmen pour cette caresse de l’âme. Cela fait du bien.
Correction:
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