Si je ne devais dire qu’un nom parmi les poètes que j’aime je citerais Emily Dickinson dont je vous copie deux poèmes extraits du recueil « Car l’adieu, c’est la nuit ».
Poème 358
Peut-être étais-je trop gourmande
Il me faut — des ciels à tout le moins —
Car les Terres, foisonnent autant
Que les Baies, dans ma Ville natale —
Mon Panier ne contient — que — ses Firmaments —
Ceux-là — à mon bras — aisément se balancent,
Quand de moindres ballots sont — Accablants.
Poème 598
Le Cerveau — est plus spacieux que le Ciel —
Car — mettez-les côte à côte —
L’un contiendra l’autre sans peine —
Et vous — de surcroît —
Le Cerveau est plus profond que la mer —
Car — tenez-les — Bleu contre Bleu —
L’un absorbera l’autre —
Comme l’Eponge — l’eau du Seau —
Le Cerveau a le poids exact de Dieu —
Car — Pesez-les — Once pour Once —
S’ils diffèrent — ce sera comme
La syllabe et le Son —
Emily Dickinson