(illustration: Alvar Sunol, La nuit)
Mon chant déraisonne
qu’un oiseau ravive
d’un roucoulement intrusif
Vite, un poème !
une construction parfaite
qu’un ami de haute plume
par-delà la mort me tend
Je le mâcherai comme brioche
que la diète m’autorise pour tout aliment
je le mâcherai et je le restituerai autre
tout imprégné de mes saveurs
Oh, il ne sera pas meilleur
et n’aura aucun sens !
qu’importe le sens quand le goût suffit
à ranimer la joie et que la vie sur Terre
malgré ses deuils, ses terribles renoncements
ses immenses désenchantements
nous accorde l’ éveil à la pure beauté
par la vibration d’un chant
que la lecture d’un poème prolonge
Erin (Carmen P.)