Un grondement m’interpelle. Est-il chant ?
 Est-il eau ? Il dévale comme un torrent
 sa voix cherche une berge plaisante,
 je ne suis qu’attentive présence.
La parole aux rives trop fières
 se mêle au chant d’une rivière.
 
 Le bruit des mots est trompeur
 désirable est la promesse des fleurs
 que la graine garde en secret.
 Le monde pense nos rêves, imparfaits.
De la colline des songes
 un écho de couleurs s’effondre.
La certitude des pierres se disloque 
 jusqu’au chant. Pas une note qui ne se couche
 sur le velours de lumière où s’étirent les voix,
 elles créent, géométriques, les jardins du futur.
La parole recherche son ancre
 au fond des cœurs dormants.
L’âge tendre savoure les heures bleues éphémères
 sous l’ombrage confidentiel des arbres austères.
 Plus tard il cheminera en pensées aériennes 
 rayonnant de bonheur auprès de sa belle.
Les mots de cristal tintent
 ils renouvellent la joie, sans feintes.
La baguette du vent vient bercer le tableau,
 la nature joue sa symphonie en diagonale.
 Le passé délivre les hommes des dédales 
 où ils rêvaient d’une vie qui prenait l’eau.
La parole à la spontanéité d’enfance
 garde nos mots collés à l’existence.
Ressentir la légèreté d’un accent sincère
 Tressaillir à l’écoute de son mouvement
 Le voir comme un premier printemps
 Le vivre comme une étreinte dernière.
Les erreurs s’abandonnent en terre insensée
 ne subsiste que l’amour accordé aux pensées.
Carmen P. (Erin)
 
			