La maison garde, de jour comme de nuit,
les volets clos sur sa bouche muette.
Avec peine, un bégaiement édenté
remplace le chant de l’oiseau déprimé.
Cet escalier meurtrier grince sous les pas
du fantôme redevenu maître des lieux.
Du grenier il descend faire sa ronde
et compte les urnes qui s’alignent.
Seules, des envolées de mots imprégnés
de rosée sauraient désaccorder l’édifice
de défiance que les années apposent
redonnant au silence la sonorité
d’une nativité annoncée.
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Carmen P.
illustration : Béatriz Martin Vida
Quand la poésie se sait pensée mais abstraite…. nul ne saurait denier sans faille la réalité de sa beauté picturale imaginaire.
La poésie tend vers le beau, même quand elle n’occulte pas la réalité. Merci pour tes mots, Robert-Henri.
Oui, il suffit quelques mots pour ça.
Excellente journée
(de)
Oh ! Belle évocation d’une personnalité murée… Beauté de la rosée qui ouvre le coeur de l’oiseau au matin naissant !
Parfois, quand la vie trop de fois a quitté une maison on souhaite lui rendre sa liberté et peut-être lui permettre, avec une autre famille, d’abriter le bonheur.