Appeau matutinal

La maison garde, de jour comme de nuit,
les volets clos sur sa bouche muette.

Avec peine, un bégaiement édenté
remplace le chant de l’oiseau déprimé.

Cet escalier meurtrier grince sous les pas
du fantôme redevenu maître des lieux.

Du grenier il descend faire sa ronde
et compte les urnes qui s’alignent.

Seules, des envolées de mots imprégnés
de rosée sauraient désaccorder l’édifice
de défiance que les années apposent
redonnant au silence la sonorité
d’une nativité annoncée.

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Carmen P.
illustration : Béatriz Martin Vida