Repli, Rencontre, Renaissance

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Repli

 

Je prends, le grandiose de l’intention et le méprisable de la présence, pour ce qu’ils 
ont d’humain. Je reconnais la maladresse de mes approches, elles n’ont rien à offrir qui intéresse vraiment l’autre.

Oh, ma pensée ne pèse pas plus qu’une larme, elle n’a rien à poser sur un quelconque plateau, elle est juste une tare,
inefficace,  puisqu’ évaporée  avant qu’on en soupçonne l’utilité.

Je ne suis pas un papillon commun, je ne suis pas exotique pour autant, je ne suis pas un paon de nuit, ni un citron. Mes nuits sont
blanches et mes jours gris, mais c’est sans importance…

Le mépris n’est pas pour la voix croisée sans abri, elle est pour la voix donnée avec espoir. La soie froissée ne peut être
souillée par plus de boue que celle qu’elle éponge dans le caniveau, le voilage qui flotte, celui qui  aime encore jouer avec la lumière et le vent
est beaucoup trop audacieux, il est nécessaire de le ternir…. il ne saura jamais ce qu’est la vie tant qu’il n’aura pas été assez humilié, il devrait remercier ses bourreaux, s’excuser de les
contraindre à le traiter avec le mépris de rigueur — celui qu’on accorde à  un sac de caisse usager que négligemment on laisse s’envoler — mais moi,
je rêve toujours le nez au vent, et les plastiques je le prends en pleine face et ils m’étouffent, encore et encore  !

 

Pourtant, je ne peux cesser de  rêver, d’espérer en la nature humaine. Je n’apprendrai
jamais les leçons de la vie.

 

Rencontre

 

Par une vibrante spontanéité le « la » s’est accordé  aux deux étrangères qui
d’instinct se sont confondues dans un élan sororal.

Le cri s’est concentré dans l’intensité du regard et l’inconnue a tendu sa main…  à moins
que ce soit la souffrance faite femme qui l’ait agrippée la première !

Je ne sais plus, mais ce dont je suis certaine, c’est qu’à cet instant l’inconnue et la souffrance se sont liées jusqu’à la mort du
mal, jusqu’à ce que tout risque, vital, soit écarté… alors, l’étreinte s’est desserrée, l’ange s’est éclipsé et la femme est retournée vers les siens.

 

Parfois dans nos vies  passent des  anges
aux traits inconnus, de cette humaine rencontre une énergie émane qui vient nous habiter…

 

Renaissance

Le chant à corps

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Le chant à corps

 

il n’y a pas de méandre

quand on suit le chemin

il n’y a pas de précipice

il se comble lui-même

 

quand la musique compose

au diapason du cœur

elle décroche des possibles

sur le parvis du temps

et les raisons d’exister

jonglent avec les saisons

qu’une symphonie accompagne

 

les résistances abdiquent

devant l’éternité

et les paysages changent

au défilé d’un chant

 

orgastique

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=PN7RbIF5S9o&list=PL9BC574B1430A7082&index=1

Hirondelle et rimmel

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Hirondelle et rimmel 

(texte de chanson)

 

je baille petit

aux corneilles

de la vie

j’allume pétards

aux sornettes

de l’ennui

c’est rob’partie

et bouge tes fesses.com

allo copine

ne répond plus

je reste seule

devant l’miroir

 

un trait 
d’eye-liner

et l’hirondelle

se tire d’elle

 

les anges amers

dans les bouteilles

divaguent grave

c’est aux sirènes

d’les repêcher

n’entends-tu pas

les voix chamanes

monter d’la Terre

ne vois-tu pas

les ombres mortes

le ventre en l’air

descendre torrent

 

un trait d’eye-liner

et l’hirondelle

se tire d’elle

 

tu rêves debout

la clope aux doigts

il est trop tard

elle est partie

elle n’peut plus lire

le fouillis d’ ton cœur

sa petite robe rouge

se froisse ailleurs

et le bois flotté

des mots retenus

est un souvenir

qui s’enfuit

 

un trait d’eye-liner

et l’hirondelle

se tire d’elle

Extérieur nuit et larme de lumière

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Extérieur nuit et larme de lumière

 

 

je laisse la tristesse envahir

l’espace — un viol de sérénité

 

tout ce qui blesse pour d’obscures raisons

glisse sur la peau d’une passion insoumise

dans l’intime d’un cœur patinéou patient

 

la surface du lac intérieur reflète encore

la lumière de l’autre………rive juvénile 

— une  réfraction —

.……s’est brisé le  spleen

 

à la pierre nue d’un mouvement de sable

au bord d’un trouble que je partage

jusqu’à l’effervescence d’une vague

de salsa venue ensemencer le silence

l’abandon…….épris d’une traînée de poudre

s’étire ….. vers l’instant
lumière

— tout schuss ! —

 

l’aube en bulles

repousse le tintamarre  qui  se cogne

aux tympans……..les sens donnent

vie aux sonorités…….tout s’éclaire

de nuances et sépales sont les nuits

au calice des univers…….singuliers

 

 

Carmen
Pennarun

Couleur des mots

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Couleurs des mots

 

 

 

 

les mots ne sont que réverbérations

de

 

    clichés  sonores

nos

 

paysages

 

    altérés

 

 

les bleus coulent

 

    heures exquises

 

 

et les ocres des passions insoumises

 

 

 

    se diluent dans l’encre noire

 

 

 

une huile de lumière

 

 

 

 

les mots sans éclat redeviennent miettes
arrachées à l’écho
aussi calmes que des murmures
elles retournent vers l’aride
puis rejoignent le silence de la pensée
où chante l’olivier si lent à pousser

 

 

.

Sur des ailes noires

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Sur des ailes noires

 

 

 

 

la vie épelle un nom

 

et l’écho venu du profond

 

pulvérise les strates de l’oubli

 

 

 

le corps est un arbre

 

que l’on sculpte de l’intérieur

 

au concave du cœur

 

alors que coule la sève

 

des plaies extérieures

 

 

 

je suis un peuplier

 

aux scories greffées sur des lames

 

de papier froissé….gribouillé

 

plié….en origamis d’oiseaux

 

jusqu’à ce que rame s’épuise

 

 

 

j’envoie les ailes noires

 

de mon souffle corbeau

 

libérer les stigmates — encre

 

sur la neige d’une pensée —

 

et ressusciter la colombe

 

d’une nouvelle mémoire

 

 

 

.

 

désirs et réalité

 

 

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désirs et réalité

 

 

comme le trait s’ajuste au calque
le rêve s’applique sur le réel
ainsi la vie joue la matière
elle est le fond où les pigments
attendent le passage du pinceau

 

la vie s’inscrit dans la couleur
à moins que l’encre ne préfère
la transparence intermédiaire
elle suit des lignes vues en rêve
qu’elle posera sur le décor

 

dictée en temps réel
plongée en différé
qu’importe la méthode
la trace restera lisible
à moins qu’on la déchire

 

à moins qu’on la désire
et qu’elle en perde la liberté

Tisane de thym au jardin d’hiver

 

 

 

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Un article de Yasmina Teterel :

 

Tisane de thym au jardin d’hiver de Carmen Pennarun

L’hiver n’est pas dénuement. Lui aussi a son jardin et Carmen nous y invite, là, à nous asseoir sur le petit banc de bois et déguster une tisane de thym. C’est connu, le thym a mille et une
vertus et son parfum est soleil. L’hiver a son été.
La Poésie de Carmen Pennarun est Nature et au fil des poèmes offerts dans ce recueil, le Verbe a la couleur du ciel, prend corps dans le feuillage des arbres, stridule ou pleure. L’auteur
dessine et sculpte également et façonne sa Poésie comme se façonne l’argile, avec doigté et précision.
Ici, il n’est pas question de tuer la peine, cet hiver du cœur, parce que le malheur aime qu’on l’embrasse/aime qu’on l’accepte. Ici on laisse la plaie ouverte aux promesses à
venir
.
Chaque regard posé sur ce qui l’entoure est un baume pour le cœur du poète et chaque geste est apprentissage à trouver sa place dans le monde et non le moyen de faire son monde : Non mais,
je vous assure/tondre un crapaud/est d’une maladresse !
L’orgueil ne peut être source de sérénité. Celle-ci est le fruit d’une communion. La Nature a aussi ses peines et ses joies. Il suffit de regarder et de voir tout ce qui se vit s’abandonne
en simple/dans l’indicible érection de joie.
Dans une langue sensible, tendre et d’une pudeur touchante, Carmen Pennarun nous livre sa Poésie de vie et d’âme et à la lecture de ce superbe recueil nous en sortons apaisés et rassurés.

Mélodisation

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Mélodisation

 

 

 

dans un silence à briser

la confiance de cristal

nos vagues abondent d’âge

en âge et la terre remplit la page

de ses vestiges d’argile

 

*

 

l’aube tombe sur le champ

un jour de blanche lenteur

et l’ombre du silence

traverse le val des doutes

 

en plein midi un coquillage

accorde  sa nacre au souffle

 il se balance et 
rifle

sur l’estran — confusion

 

*

 

je glisse feuille

sur la joue de l’eau

j’enlace cajole

un peu de lumière

 

dans mon nid de coucou

— nous sommes tous des oiseaux de passage —

s’entassent les aiguilles sous la fourrure des mots

 

en gouttes d’arbres

tombent les sons

un chant menu

— frère de parole —

se fie à la mélodie

d’un jeu d’épaules nues

qui furètent dans le clapotis

de la berge où paresse

une barque

 

restera-t-elle ?

 

 

 

 

 

.