Un même poème, deux versions…
Comme un sourire 1
Les cauchemars dorment sécures
à l’étroit d’un placard — obscur
Les murs aveugles ignorent la porte
ils s’ouvrent sans passe – le levier
devient inutile badine — l’égarer —
La mémoire fait le pied de grue
elle attend sur l’ herbe folle
la serrure à nulle autre pareille
la clef de voûte des circonstances
le soutien des petites choses tangibles
— comme un sourire —
La résistance de nos galandages
n’arrête pas l’œuvre du temps
jamais ne contrarie l’adversité
La séduction d’une pensée gitane
pose la braise de ses prunelles
sur la fragilité d’un rêve nomade
accroché au clou des lendemains
Les saisons changent les couleurs
au fleuron de nos paysages
au verbiage de nos réflexes-racines
— comme un sourire —
échappées des heures molles
d’un pépiniériste novice
les saisons changent les peines
les replient au placard
où elles meurent d’oubli
poussière de reliquaires
—comme un souvenir—
_______jauni
Erin (Carmen P.)
Comme un sourire 2
Les cauchemars dorment paisibles
à l’étroit d’un placard — obscur
Les murs aveugles ignorent la porte
ils s’ouvrent sans passe – le levier
devient accessoire badine — l’égarer —
La mémoire fait le pied de grue
elle attend sur l’ herbe folle
la serrure à nulle autre pareille
la clef de voûte des circonstances
le soutien des petites choses fragiles
comme un sourire auquel on ne s’attend pas
comme une plume tombée en signe de ciel
La résistance de nos paravents
n’arrête pas l’œuvre du temps
jamais ne contrarie l’adversité
La séduction d’une pensée gitane
pose la braise de ses prunelles
sur la fragilité d’un rêve nomade
accroché au clou des lendemains
Les saisons changent les couleurs
au fleuron de nos paysages
au verbiage de nos réflexes-racines
comme un sourire auquel on ne s’attend pas
comme une plume tombée en signe de ciel
échappées des heures molles
d’un pépiniériste novice
les saisons changent les peines
les replient dans le placard
de l’oubli au parfum de lavande
les reliques inutiles deviennent poussière
elles rejoignent les souvenirs jaunis
et laissent le cœur s’éprendre de sourires
tombés du ciel comme au temps des plumes d’ange
Erin (Carmen P.)
Et bien dis donc Carmen c’est un exercice que je n’ai jamais fait, écrire de deux manières un poème qui a le même titre.
Une strophe retient plus particulièrement mon attention c’est :
échappées des heures molles
d’un pépiniériste novice
les saisons changent les peines
les replient dans le placard
de l’oubli au parfum de lavande
Je préfère lire celui là que l’autre où finalement en les mettant dans le placard elles meurent d’oubli, là il y a le parfum de lavande qui donne une note plus positive…
Mais je reviendrais relire, c’est juste que je voulais te remercier d’avoir publié sur la communauté.
Bisous et belle nuit!
EvaJoe
La deuxième version est plus light, en effet, Eva. J’ai conscience que ma poésie est difficile à aborder, et pour en faire une chanson, c’est une autre affaire… alors, parfois, je transforme un peu, mais je garde néanmoins vers moi le poème dans sa forme intitiale.
Tu peux revenir quand tu veux, Evajoe.
Erin
Bonjour Carmen,
J’ai un faible pour la deuxième version… Elle me semble plus limpide… Moins cassante…
Un grand sourire et une bise,
Amitiés
Joëlle
La deuxième est pour les lecteurs, plus fluide. La première correspond davantage à mon état d’esprit au moment de l’écriture (mais le fond est le même).
Merci d’être venue, Joëlle.
Carmen
Bonjour Carmen,
C’est une initiative peu commune que de traiter un sujet en deux versions poétiques… Bravo, tout d’abord, pour cette prouesse et la beauté des métaphores.
La seconde version m’a plu davantage, en ce sens qu’elle se termine sur une note d’espoir. J’ai « accroché » davantage à tes mots et à la différence due aussi à l’unique « coupure » composée de deux vers.
Merci pour ce beau partage sur la communauté.
Amicalement,
Cathy.
Bonjour Cathy,
Parfois, j’aime me compliquer la vie :). En fait, quand j’ai conscience que le poème, au final, est dur à saisir (dans le sens : dur de pénétrer dans mon univers qui peut sembler hermétique), je tente de le présenter autrement, je remplace quelques mots ou apporte une image supplémentaie.
Sinon, il m’arrive souvent de transformer un poème en vers libre en poème en prose (je choisis ensuite la forme qui lui va le mieux)
Bonne semaine, Cathy.
Erin
Bonsoir Carmen
j’ai relu plusieurs fois, l’exercice est difficile, mais mon état actuel se porte sans conteste sur le deuxième avec cette esprit nomade
Bisous et douce nuit
Le Noctamplume
Rebonsoir, j’avais oublié de me déconnecter et j’espère que tu auras mon commentaire?
Bisous
Le Noctamplume
Bonjour carmen,
j’ai lu deux fois les deux versions . Les deux me plaisent. Le second est plus optimiste. Mais le premier plus original, plus hardi . Et quelles belles images
« La séduction d’une pensée gitane
pose la braise de ses prunelles »
J’apprécie ta poésie. Suis ravie de ma découverte.Merci pour ce superbe partage.
Douce journée à toi
Martine
J’ai mis les deux formes, Martine, car il m’arrive souvent de jouer ainsi sur la présentation. En général, comme pour le texte d’aujourd’hui, je ne publie sur mon blog ou ailleurs, qu’une seule forme, ceci afin de ne pas fatiguer – ou perdre – le lecteur (mais c’est ainsi que je travaille l’écrit).
Merci d’être venue me lire, Martine.
Bonne journée à toi aussi. Erin
J’avoue avoir une préférence pour la seconde version, sans doute parce qu’elle résonne comme une chanson, l’écriture de la première correspond à ton propre style, d’une manière comme d’une autre, je suis tout sourire ! Bonne journée Bises
J’ai fini par te trouver et …combien j’aime ta « pensée gitane ».
Je t’offre un partage un poème que j’avais écrit il y a fort fort longtemps (c’était une toute autre poésie ….infiniment plus « écorchée » !) :
LE SOUFFLE DE LA PENSEE SAUVAGE
Le verbe animal
est un gitan
un regard émouvant sur le monde
qui a la lueur d’un grand feu
Il est l’ennemi de la raison
un primitif un traîne-misère
qu’elle a laissé dans un coin
de son sillon obscur
par peur de la vérité …
Ainsi les auteurs de la mort
guidés par cette muse
oppressante et frigide
n’entreront jamais
dans le pays magique de la sensation
Leurs battements d’ailes transis
traversent une ère structurée
planifiée
schématisée
où l’âme devient samouraï
le coeur un souffre douleur
et l’énergie de l’oiseau
une vertu condamnée,
les mots sont arrachés de leur terre
pour un abîme fait de chants désynchronisés
°°°°°°°°°°°°°
Que ta sculpture est parlante !!!
Passe une très douce journée : sabine.
Un très beau poème ce « Souffle de la pensée sauvage ». Je m’y reconnais bien, car la pensée bohème ne m’a jamais quittée et j’aime explorer encore et encore ce pays magique dont la porte, depuis l’enfance, ne s’est jamais refermée… et tant pis si je vais à contre-courant !
Merci pour ton passage et ce poème, Sabine. Carmen (Erin)
Bonjour Carmen,
C’est bien difficile de faire un choix entre ces deux beaux textes car, comme tu le dis si bien, les rêves n’ont pas de portes et les saisons changent de couleur au fleuron de nos paysages…J’aime beaucoup les derniers vers du deuxième texte qui sont si beaux : » les souvenirs jaunis laissent le coeur s’éprendre des sourires tombés du ciel comme au temps des plumes d’anges »
Merci de nous faire voyager dans de si doux rêves !
Amicalement
Blanche
Je suis un peu plus « explicite » dans le second poème (j’ai mis des mots sur la fin qui restait, dans le premier poème, ouverte à l’imagination, ou à la vie, du lecteur).
Merci de m’avoir suivie dans cet univers.
Erin
Des plumes d’anges comme un sourire, et je me dis que c’est cela qu’il faut retenir…
Bonne soirée Erin
Quel joli prénom MarineLou ! J’ai une amie qui se prénomme Marie-Lou et j’adore. Merci d’être venue me lire. Amitiés. Erin
Merci Erin c’est très gentil très bonne journée chez toi