Quand, « chut ! », les pierres.

 

 

 

 

 

 

Il y eut des jours qui ne furent pas des jours
il y eut des nuits qui ne furent pas des nuits
car les jours s’évanouissaient dans le vide
et la nuit intensifiait leur chute
sacrifiant tout au silence.
.
L’âme, elle-même, louvoyait dans la vase
et les rêves stagnaient sans jamais parvenir
à atteindre le noyau terrestre où l’étoile
de cristal appelait de ses douze bras
la consonance humaine.
.
J’attendais l’algorithme du jour véritable
– la simplicité d’une barque affrétée par le ciel –
mais rien de désirable ne venait calmer
l’arythmie de mon horizon où seul le chant
de la mer – vague solitaire après vague solitaire –
venait accompagner ma solitude.
.
Je ramassais des galets polis à la perfection
ils étaient menus comme les cris que ma respiration
suspendait à la verticale de mes aspirations.
.
Dans ma folie d’écrire
les mots ne lèvent pas cailloux
sur les consciences
tout n’est que mur de feuilles
et l’arbre est caduque – bientôt
il perdra son rideau vert –
peut-être verrons-nous, cet hiver
son œil pâle ouvrir fenêtre ?
.
Chaque feuille du décor
est à saisir telle que branche l’offre
qu’elle soit parfaitement configurée
ou rongée de l’intérieur.
Le crayon de bois est plus tranchant
qu’un canif, il entaille l’écorce de l’âme
pour y graver des initiales…
elles consignent les existences
dans la continuité de la beauté
même si certains jours sont parfois plus sombres que des nuits.
.
Carmen P.
le 26 septembre 2017
(photographie : Jean-Eugène-Auguste Atget)

Comme un sourire

Un même poème, deux versions…

 

 

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Comme un sourire 1

 

Les cauchemars dorment sécures

à l’étroit d’un placard — obscur

Les murs aveugles ignorent la porte

ils s’ouvrent sans passe – le levier

devient inutile badine — l’égarer —

 

La mémoire fait le pied de grue

elle attend sur l’ herbe folle

la serrure à nulle autre pareille

la clef de voûte des circonstances

le soutien des petites choses tangibles

 

— comme un sourire —

 

La résistance de nos galandages

n’arrête pas l’œuvre du temps

jamais ne contrarie l’adversité

La séduction d’une pensée gitane

pose la braise de ses prunelles

 

 

sur la fragilité d’un rêve nomade

accroché au clou des lendemains

Les saisons changent les couleurs

au fleuron de nos paysages

au verbiage de nos réflexes-racines

 

— comme un sourire —

 

échappées des heures molles

d’un pépiniériste  novice

les saisons changent les peines

les replient au placard

où elles meurent d’oubli

 

poussière de reliquaires

 

—comme un souvenir—

 

_______jauni

 

Erin (Carmen P.)

 

 

Comme un sourire 2

 

Les cauchemars dorment paisibles

à l’étroit d’un placard — obscur

Les murs aveugles ignorent la porte

ils s’ouvrent sans passe – le levier

devient accessoire badine — l’égarer —

 

La mémoire fait le pied de grue

elle attend sur l’ herbe folle

la serrure à nulle autre pareille

la clef de voûte des circonstances

le soutien des petites choses fragiles

 

comme un sourire auquel on ne s’attend pas

comme une plume tombée en signe de ciel

 

La résistance de nos paravents

n’arrête pas l’œuvre du temps

jamais ne contrarie l’adversité

La séduction d’une pensée gitane

pose la braise de ses prunelles

 

sur la fragilité d’un rêve nomade

accroché au clou des lendemains

Les saisons changent les couleurs

au fleuron de nos paysages

au verbiage de nos réflexes-racines

 

comme un sourire auquel on ne s’attend pas

comme une plume tombée en signe de ciel

 

échappées des heures molles

d’un pépiniériste  novice

les saisons changent les peines

les replient dans le placard

de l’oubli au parfum de lavande

 

les reliques inutiles deviennent poussière

elles rejoignent les souvenirs jaunis

et laissent le cœur s’éprendre de sourires

tombés du ciel comme au temps des plumes d’ange

 

Erin (Carmen P.)