Le taureau dans l’arène
à chaque coup bat de l’aile
la muleta est trempée du sang
versé par ces jeux barbares
qui depuis des générations
à perpette charrient bêtise
Le poète est présent
perdu dans ses sensations
frère des âmes- totem
qui crient détresse
On ne voit que du rouge
et un habit de paillettes…
le son de l’être se répand
sur la foule hystérique
quand l’estocade finale
arraisonne la souffrance
Le poète est au cœur
de l’arène quand il porte
les couleurs de la haine
en mode trouble
le cirque est de granit
à ciel ouvert ou se voûte
végétal, le cirque est partout…
et l’aile blanche de la colombe
emporte la robe noire tâchée
par des pacotilles de cruauté
Le poète est en somme
martyr car la passion le blesse
il ne donne que ses soupirs
en mode tendresse
Carmen P.
(illustration Laura Daligan)