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Feuille contre feuille – nos joues
cailloux du chemin – bringuebalant
perles d’eau ruissellent confidences
sur la terre ou le sable qui modèlent
nos heures – elles ne comptent plus…
les rencontres et tous nos évitements
La coccinelle a quelques secondes d’avance
sur nous ; ses points sur ses deux ailes
ne l’empêchent pas de voler. Ma soeur,
ma fille, mon amie jamais venue au monde.
Il se pourrait que tu sois mon double, ange.
Qui suis-je moi qui ne suis plus la fille de ma mère
– elle me prend pour sa soeur, et me renvoie la douleur
de la mort de sa mère qu’elle revit en continu –
Fille de cœur
Sœur ignorée
Enfant de personne
Je suis une lanterne de papier qui rêve d’une soeur étoile
et je brûle ma peau là où pèsent mes illusions.
Je n’écrirai plus
Mes poings pressent les mots jusqu’à leur étouffement,
jusqu’à la déréliction dans la froissure des jours vertiges
et l’amitié suprême blanchit les draps de leur souillures d’encre.
Paume contre paume – nos mains de chaque côté du miroir
et nos regards déployés sondent le vide de nos mondes respectifs
qui jamais ne trahissent leur essence que seule la griffe du temps pénètre.
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Carmen P.
Ce poème a été mis en musique par Michel Bonnassies et Nicolas Rugolo.
Deux interprétations fort différentes.