Ils sont partis vivre ailleurs
Nous sommes tous gens de voyage sur cette terre. Nous nous croisons, nous décroisons… créons, recréons un foyer, un lieu chaleureux où l’on aime se retrouver, pour se séparer, encore…
La liberté tisse son ouvrage sur notre planète, et entre ses mailles lâches, dans certains lieux, nous resserrons l’étreinte, réaffirmons la tendresse.
Les parents, les amis plus fragiles, qui ne comptent plus les décennies, redoutent la séparation définitive. La conscience humaine perçoit la distance comme sœur de souffrance et la vie devient lit de douleur. Elle ne peut dilater l’espace à d’autres dimensions.
Même si le cœur affirme que les liens ne peuvent être rompus, le charme de l’amour se dissout dans l’espace — un air vicié privé de confiance.
cousin de par ici
ami que tiraille
l’ailleurs — pas plus présent
maintenant que demain
plaie ouverte sur le corps
invisible de l’âme
en catimini entame-
-sève et coule à perte
de vie — les calices
vides alignés glissent
sur le plan incliné
d’un cœur époux-bancal
Erin (Carmen P.)