Tu vois,
l’automne comme la vie
retourne sa veste.
La toile des jours est réversible
quand elle ne reflète pas la lumière
elle la cache sous le boisseau.
Alors, elle nous dévore de l’intérieur
à moins que sa flamme bleue
n’éclaire quelque recoin
que n’alimentait que l’erreur.
Je dors en chemise de nuit
car ta peau ne me protège plus.
Je rêve de lingerie fine
alors que voilà la saison
où il faut se couvrir.
Tu es la paille
et je suis épouvantail.
Loin des champs où je veillais
tout me devient si futile…
J’attends un peu d’ardeur
assise à l’ombre de l’aiguille.
Seule ta chaleur
pourra me redresser
et nous brûlerons encore malgré les saisons !
Ainsi chafouinent les coeurs
quand l’heure de la moisson est passée.
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Carmen P.
(illustration : Andrea Kowch)