Quand nos ombres nous portent…

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Quand nos ombres nous portent…

leurs vols convergent inlassablement

vers de nouvelles (re)naissances

 

 

Ils écartent les bras

comme des oiseaux

que le ciel intimide

Genoux à terre

adossés au précipice

aucune lumière-source

juste le vide – un blanc

Seules leurs ombres

les prennent par la main

et les élèvent…

alors ils acceptent ce qui

jusqu’alors les effrayait

Ils fondent leur corps

dans le flou de ces contours

et laissent l’obscur les libérer

 

Un désir porté par le vent

qui avait tout embrassé

sur son passage les appelait

mais ils restaient sourds

Les galets des torrents

roulaient pour eux

des messages gravés

que leur cécité ignorait

alors les lignes étranges

avaient filé emportées

par le courant. Emportées

comme eux-mêmes seraient

absorbés par leurs ombres

 

Le chant appartient au vent

Les graphies sont lettres d’eau

Et l’homme est un rêve d’argile

dont la poussière des désirs blancs 

forme des constellations d’oiseaux

 

Carmen P. (Erin)