Été au jardin

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                      Douleur des mères

 

 

 

Au jardin du Thabor nous allions voir les roses et ma grand-mère, chaque été,

me disait que, de toutes, j’étais la plus suave.

 

L’amour fuit la maturité

elle voilerait sa course

D’un mouvement chevrotant

de plus en plus lent

la vie s’éclipserait

L’aube est son éternel recommencement

qui le voit

gai dans le jardin fleuri

jeune sur les corps épanouis

soyeux dans le regard malicieux

de celui-là ou dans celui

plus profond de cet autre

moi-même. J’avance

l’avenir ouvert entre les mains

 

danse……..son……..équilibre       

 

Ignoré

le souvenir de l’amour offert

Comme les pas dans un désert

s’éloigne la douleur des mères

Pour les enfants de la Terre

elles ne croient plus en Dieu

elles attendent chez l’Homme

l’éclosion de l’ Ange

 

respirant simplement la douceur d’une rose dont elles ne craignent pas les épines

 

 

Carmen P.  le 5 juillet 2011

 

 

Arc-en-ciel (ses couleurs sont essence de l’âme des fleurs)

 

 

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Kanevedenn

 

 

 

Les jardins dorment sans fleurs

quand au ciel elles se recueillent

Envolée de sept couleurs

– éclats diaphanes et pulpe corail –

la voix frêle de mes sœurs

fixe le songe digital

sur l’arc en voûte d’Ô

 

L’âme rouge

en corolles de sang

– clématites et coquelicots –

s’abreuve des passions

puisées au calice des Hommes

 

Orange bi-sphère

fécond des soucis… des pavots

où se fond

la pépite convoitée

Pourtant les flammes fugaces fuient…

Eux

deviennent équilibristes

bien au delà des racines

du métissage universel

 

Joie…des jonquilles…des crocus

vibrant aux premiers rayons

Du parterre un chant profond

réveille les primevères

appelle les effluves capiteux des ajoncs

 

Sérénité du vert

au parfum de muguet

nourri de toutes les herbes

secrètes et guérisseuses

Une pierre de béryl se pose

sur la région des pleurs

 

Bleues

non pas celles de Queneau

encore moins les artifices de l’eau cyan

où de l’azur ébloui

Alors Bleues

les campanules berçant leurs cloches

Alliées à la délicatesse du bleuet

elles vivent à l’interlude des horizons

Leur encre florale ombre

au passage la neige du ciel

 

Rêve indigo

Échappées de charmes iris

les cornettes du liseron en quadrille

tressent une osmose volubile

où l’azur insensé s’abandonne

 

En violet se drape l’Eden

avec la fragile violette

et la pensée éclatante

Mais jamais

Ô jamais

n’offriront leurs larmes

au repli des éclosions

même si meurt le soleil

 

Les jardins jettent leurs graines…

D’un ricochet habile elles atteignent

le solaire oui

les étoiles peut-être

Surtout… la courbe d’un infini

qui s’effeuille

en nuances célestes

 

 

Carmen P. Juillet 2011 – écriture en duo avec Sophie V. –

– le tableau qui illustre le poème est de Dam –