Attente

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Attente

 

Gris glacis de la brume.. au crépuscule sus-

-pendu.… les goélands sentinelles guettent

la marée   Ribambelle plantée sur la
tangue

un promontoire que menace l’éboulement

 

L’heure est miroir.. et promesse de remous

La mer sera pleine…… …la vague arrive !

 

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Saveur des mots

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Saveur des mots

 

 

Elle s’en va murmurer poèmes à la nature
souffler ses mots d’amour à la perle d’eau

qui grisolle par temps de ruisseau capricieux

 

La beauté ne s’éclipse pas devant la puissance

elle ne s’incline pas non plus dans la vieillesse

elle est dans une armature pure et rebelle

insaisissable et violente comparse

 

Elle profane l’aurore du cœur

offre ses larmes à ciel découvert

renaît à chaque instant du nid des couleuvres

 

La beauté n’est pas unique

elle surprend par son pluriel

croisé sur un chemin d’ordinaire

et  se dérobe à tout rêve de mainmise

 

La beauté tant fatiguée s’embrume

l’iris précieux où s’affole une pupille

devient judas puis s’abandonne au loups vifs

 

Griffes et dents attaquent sa cataracte

d’un rire de plume la cécité recule

et l’harmonie sourd en grappes de vie

 

elle en  croque un à un les
grains

 

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La porte

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La porte

 

Leur enfant n’est plus, alors ils ont abandonné la maison, mais ils n’ont pas laissé la porte.

Elle quittera avec eux la vallée où ils vécurent heureux. Il ne faisait pourtant pas beaucoup de bruit ce bonheur, il aurait pu passer
inaperçu, se laisser oublier et durer…

La charrette organise le voyage, des gens, des choses utiles pour l’exil sur terre, et de la porte.

Le vent pourra mugir entre les quatre murs, soulever la toiture qui n’a pas su les protéger.

La pluie alors pourra finir le travail, laver, noyer les souvenirs.

Ils s’en foutent des souvenirs, ils emmènent la porte et ils la planteront quelque part, dans un coin joli et tant pis si on ne
les comprend pas. Il faut bien commencer par quelque chose, pourquoi pas par la porte ! Quand elle s’ouvrira, où que ce soit, ils verront entrer la silhouette aimée, et ensuite seulement ils
laisseront le « nouveau » franchir le seuil… et chaque ami sera invité, il apportera sa pierre et la maison se construira de l’intérieur. Le bonheur ne se construit pas autrement. Après
avoir beaucoup erré, la pensée arrêtera leurs pas et  le temps, d’ici ou d’ailleurs se posera, en un lieu fertile où comme un arbre leur cœur tendra
ses  ramilles au souffle du printemps.

Rose Garden

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Rose Garden

 

 

 

Un jardin enclos au cœur flou de la ville
– écrin baigné de roses où le soleil s’incline –
épris de caresses un ange décline
comme vaguelettes ses plumes en élytres.

 

Le vitrail des couleurs pétale sa lumière
dans le bastion végétal où rien ne dérange
le calme solennel de l’instant naturel ;
un trouble se dépose au flanc de mes rêves.

Reflets

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Reflets

 

saillie des branches

dans la fente d’eau

les fronts bas percent l’onde

– noyade d’un regard

sur un ciel tombé –

 

dans l’ombre où ils se démêlent

les arbres trompent les éléments

 

ils tendent vers l’eau

la terre…. ..et le ciel

en une souveraine exploration

 

femme je cherche…. en aveugle

mon essence végétale

 

 

 

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Platon — le chant —

 

 

 

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Platon : détail de L’Ecole d’Athènes par Raphaël

 

 

 

mon âme rêve harmonie

et ma voix se règle sur le rythme

d’un chant — comme l’aime Platon —

ce maître chant apaise la maison

quand par mauvais temps

s’attriste la raison

 

 

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Ainsi soit-elle

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Jour de fête

 

elle respire la joie des couleurs

portées en terre éphémère

 

elle noie les poisons de l’esprit

dans l’air du temps pacotille

 

elle broie l’assommoir

au puits des déboires absolus

 

Ainsi soit-elle !

 

 

*

 

juste un mot

qui colle à ta peau

un pos-it on your dreams

un accroche-rêve

 

un mot qui rassemble jamais et toujours

un mot qui rapproche hier et demain

un mot effervescent de joie certaine

 

un mot-papillon à cueillir à l’instant

d’un pincement de lèvres, d’un battement de cils

car le cri est en moi que j’essaie de contenir

 

qu’il devienne soupir sous l’insigne d’un mot

 

*

 

celui qui donne

la plénitude en parcelles

et pose des sourires

sur les murs de lassitude

 

malgré son dénuement

en dépit de ses tourments

 

porte encore  sa robe de baptême

et sa présence est une aurore

elle éclate au bord du jour

qui en oublie d’abdiquer

 

 

*

 

la tristesse-mère

n’est pas vague fluctuation

d’états d’âme…. elle signe

l’élan de la compassion

elle le précède et s’en va

cueillir la peine silencieuse

celle au qui-vive

dans son lit de renoncement

 

la passion d’équinoxe

soulève et s’indigne

car nulle-part elle ne tolère

le déni de la grandeur humaine

 

*

 

 

dire la présence

des mots échos

ces boutons d’encre

plus clairs que l’eau

 

drapés pastels

ils chantent couleur

tendent    aquatiles

sur l’air  veilleur

 

traits volubiles

ils plantent rhizomes

en terre nubile

valse la vie

 

les mots plus que pigments

sont
grains de peau

Route de nuit

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Route de nuit

 

 

 

c’est un poème

un petit rien écrit

dans la poussière de mes nuits

 

d’abord il y eut la route…

 

un play-humain fut placé là

il ne savait pas pourquoi

il lui fallait  avancer

 

t’as  toujours eu peur des
automates

t’as  toujours eu  peur de ta propre image

et pourtant c’est du sud que sont venues les pépites

sur lesquelles à l’ouest s’est bâtie ta vie — étrangère

 

la maison ferme son écrin sur les absences futures

dans le secret des murs elle accouche des mots

un goût de cendre  hurle en toi car se consument

les clichés où sourient encore les vieux bébés 

 

la maison flambe mais demeurent les pièces

inexplorées — dans la cire des  veilleuses coulent les possibles —

 

l’écran reflète le miracle de l’amour-sève

il caresse du  regard la vie de bohême

et laisse les visages  s’épanouir sur l’aire

des bas côtés que des sourires jalonnent

.

tu as lavé ton linge au lavoir du coin

tu as battu  tes draps de
peines 

là où le courant emporte toutes

les souillures 
confondues

 

et ces bruits sourds qui t’entendent

ne sont autres que ceux des cœurs

marathoniens……  ils  refusent

le rythme  automate   ils savent

 

la ligne d’arrivée était celle du départ

 

 

.

 

Notes blanches

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Notes blanches

 

 

sur la portée de lumière

que l’air porcelaine profile

les oiseaux chantent comme en Été

et ma pensée arpège….. saute et se barre

 

les blanches notes décrochent

les noirs boulets…..  ils s’émoustillent

roulent anthracite sur le tapis

végétal et la musique

enclenche la voie

 

d’une lune noire qui enfante les larmes

naissent des départs à pleurer délivrance

 

 

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Couleur premier janvier 2012

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Couleur premier janvier 2012

 

 

Parfumée litchis-framboises
croquante macaron
toute de rose glacée
et embullée de champagne
ainsi commence – gourmande –
la nouvelle année

 

Ma bûche je l’ai choisie
acidulée et légère
aux couleurs pastel de mes désirs

 

Perspectives
d’un mariage aux States
mais le grand oiseau blanc
nous tend aussi ses ailes
pour nous conduire en Chine
où nous espèrent les parents de Nan

 

Un petit cœur de maison
couve l’amour et ses variations
arc en ciel de cultures

 

Simplicité et ouverture
et volets clos sur une enfant à protéger
abandonnée par sa famille
elle a trouvé refuge ici et c’est elle
l’enfant tournesol qui pointe
son rire vers le soleil

 

Seule l’authenticité sait tendre la main au bonheur
elle n’épargne pas les heurts, mais dans la ruche
sucrée le ciment propolis brille comme Or en pâte

 


(c’est un texte perso, mais de tout coeur je vous souhaite une belle année 2012 ouverte sur vos propres rêves)