Le toi des soupirs

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Le toi des soupirs

 

La tristesse s’emmène sur le pont

si triste elle tombe

et larmes se noient

dans l’onde qui les dispersent

en chevelure – Belle Ophélie !

 

Dites-moi comment cueillir la peine

la cueillir sans la défroisser

l’apprivoiser dans la folie

la flatter dans ses caprices

la suivre dans l’instabilité des jour

 

Avec ou sans espoir

la regarder passer

 

à tes côtés

 

j’ai le soupir comme une fleur

près de ta jugulaire il s’endort

 

J’ai  une fleur au cœur-bouton

elle s’ouvre et s’en-bulle vole

L’ange a un doute de  velours

ses ailes déplissent les étoiles

 

Les hauts des bas chemins

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 Les hauts des bas chemins

 

 

Le temps subrepticement se courbe

ondule sous l’instinct de la lumière

drapé de vent sur les brisures folles

du miroir de la vie

 

 

J’assemble les tissus épars

pièces souples de mes rêves-Arlequin

et j’enfile cette robe bigarrée

 

Le monde est bleu et rouge et gris

jaune est le bain qui le peigne

de ses rayons cristallins

 

Le temps nonchalamment se concentre

dans une larme de lumière

et les instants se comptent en éternité

sur les aiguilles molles de la montre

 

Le cœur inlassablement veille

il trace un chemin sauvage

depuis l’espace obscur

d’où il ramène à nos mémoires

les champs désertés de l’oubli

 

Ainsi progresse sur l’air de la terre 

la lumière dans une perle d’eau

la lumière d’eau

la lumière

     Ô

Sans trêve

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Sans trêve

 

 

 

Pousser les barrières du ciel

 

déciller l’espace

d’un revers de certitude

 

offrir sa présence

à l’absence si pleine.

 

 

Elle s’en venait

portant une robe cerise

dans la chair du jour

 

elle invitait le bonheur

à l’en-tête de la vie.

 

.

Au-delà des apparences

 

 

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Cristal

 

Facettes d’une même pierre où se reflètent tous les mirages. 

Dans ces lames vives, les  images sans chagrin éclatent limpides.

L’écho de mes certitudes se propage ,  et frémissent les ondes au cœur d’une gemme .

 

 

 

Les portes coulissantes

 

Se laisser porter par le courant du destin. Sous sa digitale pression coulissent les portes que l’on s’imaginait obscurément scellées. La raison s’efface devant le rêve créateur.

 

 

 

Glisse

 

comme larme entre les cils

une pensée au cœur du sensible

 

le corps déplisse les voiles

 

rien ne demeure

de ce qui occultait

la joie sereine

 

voyage une pupille légère

au temple ignoré depuis l’enfance

 

du fond de l’être émerge la voie

qui dissipe la brume alentour

et le paysage se réveille

comme un grand paquebot chantant

que l’oiseau ivre de vent

remet à flot

 

j’ouvre mes mains à tous les matins ailés

 

.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toussaint

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Toussaint

 

 

 sur
les routes

 

le bruit du monde

en novembre

 

l’aile noire du corbeau

emporte un croassement

et la cloche tinte

qui ramène les vivants

au silence des morts

 

 

sur les tombes

 

.

Corps Pays sage

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Corps pays sage

 

la mer glisse dans l’instant

son immensité de louve

rien est une respiration

– sous l’azur- élargie

d’amples vagues marine

 

 

la terre borde l’océan

de lisières tendres

et déroule ses jambes

de longues prairies

elle laisse fleurir la nature

par son corps paysage

d’où jaillit l’aube festive

 

.

Marilyn

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Marilyn

 

Des lignes nettes pour évoquer tes courbes belles

Les pastels ne devaient pas recouvrir ton visage,

qui dans nos mémoires ouvre un espace à l’idée

de l’Amour. Tu étais  l’image  de l’éternel féminin…

Le fard et les paillettes durant ta si courte vie

ont étouffé la joie, mais jamais terni ta pureté

voilà pourquoi

même les pigments sont restés discrets

laissant vierge le papier

 

(pour Stéphane)

Gwalenn et la boîte à rêves

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Gwalenn et la boîte à rêves

 

 

Le grand hêtre frissonne

dans le camaïeu du ciel,

et les feuilles s’agitent

sur leurs tiges de verre.

Les chevreuils s’impatientent

dans la neige tombée.

C’est un nouveau battle

où dansent des saisons.

 

La fée Gwalenn

a entendu l’appel

de la nature silencieuse.

Elle a mis sa robe de laine

mauve, et zinzolin

est son chapeau d’hiver.

Sous ses pas elle sème

la caresse d’une brise légère

qui enlève les peines.

Elle distribue des sourires-

fleurs, et valsent les couleurs,

les froides avec les chaudes !

 

Gwalenn apporte des étoiles

au goût de soleils jeunes.

 

Haut dans le ciel

les astres libèrent

des pensées-rêves

secrètement cachées

dans le panier de la fée.

Et quand d’un cœur vif,

sa main pioche un trésor plié,

ses doigts s’ouvrent sur une pensée-

-graine qui se réalise en s’épanouissant.

Pour les chevreuils germent, dans ses paumes,

des pieds de fraisiers et des pousses de chênes.

Pour l’enfant elle offre la pierre brute d’une pensée-rêve

qui par la puissance de l’amour se  transforme en réel bonheur.

 

 

.

(Ma contribution au projet « la boîte à rêves » proposé par Quichottine que je remercie vivement; Le dessin est de Dominique)

Comme un poing dans le ciel

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Comme un poing dans le ciel

 

Des enfants sont dans la rue, ils ne lancent pas de pavé.

Des enfants sont dans la rue, comme des chiens, abandonnés.

 

Le serpent de la révolte ne danse plus au rythme des mots ; Amour et Paix.

Les interdits, balayés depuis longtemps, gisent comme des balises mortes

dans les vergers qui fouettent le vent de l’impuissance humanisée.

 

Un coin de moquette pour poser son duvet, c’est sympa.,

durant quelques soirs, quand on a dix-huit ans,

mais quand les « potes » ne peuvent plus héberger

car ils n’ont plus de « tune » eux-mêmes,

où vont les enfants perdus dont les parents s’emmurent ?

– dont les parents s’emmurent –

 

Peter Pan s’appuie sur le temps impassible, ses ailes n’attendent qu’un signe.

L’horloge de la place compte les étincelles qui dans son cœur décrépitent,

et dans mon âme-zeppelin une déchirure témoigne

d’une impossible naissance.