Juillet

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Les frissons légers des instants volés à la torpeur de juillet accrochent sur les pièges à rêves des  prises détonantes. Quand on libère ces souvenirs de leurs papillotes, ils pétillent et remplissent l’esprit de leurs bulles qui appellent le frisson d’une nouvelle vague.

Les éclairs de cœur annoncent plus de lumière que les aubes les plus lumineuses d’une quelconque île paradisiaque. 

Rien ne s’arrête vraiment derrière le rideau des apparences figées.

Non, rien ne s’arrête. Les évènements dans les coulisses se préparent à entrer en scène.

Le front sur la vitre, l’enfant regarde à l’intérieur. Il ne joue pas encore son rôle.

Le verre s’efface sous la pression du bleu, insistant. C’est maintenant à l’intérieur, tout à l’intérieur du cœur de la mère que la tige de son iris plonge et dans l’eau d’un  regard puise la force de l’épanouissement. Il est inflorescence, un tournesol, peut-être, qui cherche son soleil.

L’enfant reconnaît sa mère avant la conception. La mère accompagne ses pas bien au-delà des chemins de poussière car l’eau de l’amour transpire au travers des parois temporelles.

L’amour est un  jardin d’acclimatation.

L’indifférence est un leurre qui prend pour excuse la vitre et lui donne les pouvoirs d’une frontière. Ces limites ne sont qu’extérieures. La joie d’être coule à l’intérieur, elle ignore les limites.

Terre. Le champ de notre vision ne perçoit pas la nature illimitée des lendemains.

L’œil ne suit pas la ligne qui relie l’ombre, à peine marquée, à l’autre, feuillue, mais trop lointaine d’un ciel impassible.

Derrière la vitre l’enfant perce l’avenir en interrogeant ses racines. Ouvrons pour lui une fenêtre sur la clairière du présent où court l’impulsion d’une eau vive.

 

Erin (Carmen P.)

le 6 juillet 2015

photo : Elena Shumilova

10 réflexions sur « Juillet »

  1. Bonsoir Carmen,

    J’admire l’unité de l’ensemble dans la beauté de tes mots. Une mère accompagne son enfant dans l’amour. Cet instinct d’aimer et de protéger vient de nos entrailles. Et parfois, lorsque la séparation arrive, nous sommes perdus. Douce soirée.

    • L’amour pour l’enfant l’aide à grandir autant que le lait qui le nourrit et l’amour donné est une force qu’il nous renvoie, d’un regard, d’un babillage…

      L’amour de toute façon n’oeuvre que pour la croissance, ici, ailleurs…

      • Je relis mon texte, je suis toujours surprise de me relire. Le texte va toujours tellement plus loin que mon intention première ! Je me demande pourquoi, pour qui je l’ai écrit. Au point de départ j’imaginais juste le regard intense d’un enfant qui de l’extérieur regarde sa mère à l’intérieur de la maison…

  2. Bonjour Carmen,

    Merci infiniment pour tes mots amicaux déposés sur mon blog. Je ressens cette incroyable paix intérieure t’habiter. Certains événements nous mènent à ces limites impossibles qu’il nous paraît difficile d’escalader et qu’il faut pourtant toujours dépasser. Dans les secousses de la vie et cette souffrance sans bord il y a toujours une issue pour à nouveau s’accomplir, c’est je que je viens de réaliser après ce long silence. Je te souhaite un bel été Carmen.
    Bises amicales

    • Parfois il faut beaucoup de jours avant que l’issue ne se laisse entrevoir… c’est le temps qu’il faut au chagrin avant qu’il soit « absorbé » par la moindre cellule de notre corps (on se trouve alors, étonné soi-même, devant d’autres possibles).
      Je comprends certaines choses, Corinne, mais je suis très attachée aux êtres, à ce qui est « bon »… tout est souvent à recommencer, tant que la révolte continue de gronder en moi.
      (le temps de la colère passe peut-être plus vite ?!)
      Bonne fin de semaine, Corinne.

  3. Bonsoir Carmen,

    Ton texte illustre magnifiquement la beauté de la photo dont j’ai reconnu tout de suite l’auteur, cette mère russe qui sait si bien capter les instants de joie de ses enfants ! J’aime beaucoup ce que tu dis au sujet de la joie  » elle coule à l’intérieur et ignore les limites », mais je pense que c’est l’enfant qui nous ouvre la clairière du présent où il vit sans lendemain !
    Que l’été te procure toutes les joies du lumineux présent
    Bises
    Blanche

    • Ce photographe a fait de superbes photos de ses enfants, en effet !

      L’enfant, dans notre entourage, si on l’accepte pour qui il est, est un formidable accélérateur de joie. S’il n’y a pas d’enfant, reste notre enfant intérieur…

      Bonnes vacances, Blanche.

      Erin (Carmen P.)

  4. Bonsoir Carmen
    L’enfant est un révélateur de notre capacité d’aimer et effectivement nous renvoie à notre enfant intérieur que l’on a tendance à refouler, car il porte nos rêves et nos espoirs….
    L’Amour est là, enraciné au fond de nous, pour l’enfant que nous avons porté, mais souvent la vitre de nos soucis et d’une vie difficile nous empêche de lui ouvrir la porte de son absolue nécessité…. et l’enfant reste « dehors », en terre sèche, tourné vers son soleil, en attendant l’eau lumineuse des éclairs du cœur….
    Très beau texte qui interpelle….

    enfin l’orage éclate en gouttes d’eau et rafraîchit l’air ….
    Bises enchantées

  5. Je me croyais abonnée à ton blog et je ne l’étais pas – ou plus. Je viens de corriger cette erreur.
    Ce que tu écris est très beau. Et l’image l’est également !

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