Maison

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Maison

 

 

une poussière de tendresse

s’est glissée sous ta paupière

tu pleures ! elle t’échappera

cette tristesse à qui tu as donné

corps

 

les pollens parfois sont allergènes

et les stigmates – trompes en nos cœurs –

gardent les blessures mi-closes

 

Oikô….. chacun est souverain dans sa demeure

Oikô….. que seul le vent libertin libère

Oikô….. sans frontière….. aux dimensions de l’Univers

 

glisse une larme jusqu’au lit du fleuve….. éternel

 

 

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Variations d’un soir de mars

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Variations d’un soir de mars

 

 

 

1

 

L’arbre froufroutant de chants
salue le duvet du ciel
que l’oeil rouge soulève

 


2

 

La nuit est plaine de couteaux

 

Non, pas la ouate !
Non, pas la haine !

 

La nuit – bleue de couteaux – est pleine
ses lames entaillent l’aube

 

Le jour blême de son champ se vide

 

Au baldaquin du crépuscule pendent des voiles mauves

 

Les poings dans les gouffres suturent l’obscur

 

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Hyper motive-action

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Hyper motive-action

 

 

Que faire de tous ces mots ? Chiffonnés, ils le sont avant de naître ; tendres sépales dans le bourgeon comprimés. Ne faut-il pas
être recroquevillé avant d’oser l’ouverture, accepter les cocons successifs précurseurs de déploiements, attendre l’éclosion ?

À cet instant seulement qui n’accepte aucune 
précipitation
chaque fibre offerte à la vie s’oxygènera.

Parfois le repli terminal surprendra l’homme avant sa naissance… combien sommes nous vivant une existence intra- terre- utérine ?
Souffrance de gestations  qui dépassent le terme… dans l’ inconfort coulent les années tristes de rêves inassouvis.

La vieillesse accueille l’homme  de retour au flétrissement premier, un autre appel à
l’oxygène de l’eau, une attirance de sel… un temps de feu qui aligne la vie sur la matière desséchée, sans envie.

Peut-être vivons-nous sur terre pour apprendre à exprimer au mieux dans notre enveloppe corporelle l’oxygène de l’air, mais le désir
de mots se place sur un autre corps il est d’esprit… J’imagine, douce folie poétique, une enveloppe impalpable de finesse, une enveloppe de lumière qui elle aussi aspire à détendre  sa surface. Si je ne la défroisse  pas, ma naissance n’aura jamais  eu
lieu, ici, comme mon enfant je serai morte avant d’être née.

Les mots se lisent en mode son et lumière, ils empruntent de prunus en prunus l’écho rose que le Printemps diffuse et dans la clarté
d’une larme se déclinent toutes les valeurs. La plus pure est celle que la nature choisit à chaque saison..

Salon du livre de Paris

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Je serai, demain vendredi, au Salon du livre de Paris.
Je serai au stand de Planète Rêvée où je représenterai mon livre jeunesse « Rayon de Lune », mais j’apporterai quelques exemplaires de mon dernier recueil de poésie.
Si vous venez au Salon, arrêtez-vous pour me dire bonjour, même si vous n’avez plus d’enfant lecteur, j’en serai très heureuse !

Attente

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Attente

 

Gris glacis de la brume.. au crépuscule sus-

-pendu.… les goélands sentinelles guettent

la marée   Ribambelle plantée sur la
tangue

un promontoire que menace l’éboulement

 

L’heure est miroir.. et promesse de remous

La mer sera pleine…… …la vague arrive !

 

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article 2

 

 

L’ article suivant montre de quelle façon je souhaite faire vivre la poésie. Le précédent retrace  mon parcours que le correspondant O F a eu l’amabilité de rédiger. Nous avons parlé
longtemps et j’imagine que ça n’a pas été évident pour lui de rassembler un maximum d’infos sur un article !

C’est vraiment exceptionnel que deux articles sortent, deux jours d’affilée !

Sur cette photo, la responsable de la médiathèque choisit une quinzaine de croquis sur les 47 que je lui ai apportés.

 

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Saveur des mots

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Saveur des mots

 

 

Elle s’en va murmurer poèmes à la nature
souffler ses mots d’amour à la perle d’eau

qui grisolle par temps de ruisseau capricieux

 

La beauté ne s’éclipse pas devant la puissance

elle ne s’incline pas non plus dans la vieillesse

elle est dans une armature pure et rebelle

insaisissable et violente comparse

 

Elle profane l’aurore du cœur

offre ses larmes à ciel découvert

renaît à chaque instant du nid des couleuvres

 

La beauté n’est pas unique

elle surprend par son pluriel

croisé sur un chemin d’ordinaire

et  se dérobe à tout rêve de mainmise

 

La beauté tant fatiguée s’embrume

l’iris précieux où s’affole une pupille

devient judas puis s’abandonne au loups vifs

 

Griffes et dents attaquent sa cataracte

d’un rire de plume la cécité recule

et l’harmonie sourd en grappes de vie

 

elle en  croque un à un les
grains

 

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La porte

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La porte

 

Leur enfant n’est plus, alors ils ont abandonné la maison, mais ils n’ont pas laissé la porte.

Elle quittera avec eux la vallée où ils vécurent heureux. Il ne faisait pourtant pas beaucoup de bruit ce bonheur, il aurait pu passer
inaperçu, se laisser oublier et durer…

La charrette organise le voyage, des gens, des choses utiles pour l’exil sur terre, et de la porte.

Le vent pourra mugir entre les quatre murs, soulever la toiture qui n’a pas su les protéger.

La pluie alors pourra finir le travail, laver, noyer les souvenirs.

Ils s’en foutent des souvenirs, ils emmènent la porte et ils la planteront quelque part, dans un coin joli et tant pis si on ne
les comprend pas. Il faut bien commencer par quelque chose, pourquoi pas par la porte ! Quand elle s’ouvrira, où que ce soit, ils verront entrer la silhouette aimée, et ensuite seulement ils
laisseront le « nouveau » franchir le seuil… et chaque ami sera invité, il apportera sa pierre et la maison se construira de l’intérieur. Le bonheur ne se construit pas autrement. Après
avoir beaucoup erré, la pensée arrêtera leurs pas et  le temps, d’ici ou d’ailleurs se posera, en un lieu fertile où comme un arbre leur cœur tendra
ses  ramilles au souffle du printemps.