Dans l’arène de la vie

 

Laura Daligan

 

Le taureau dans l’arène

à chaque coup bat de l’aile

la muleta est trempée du sang

versé par ces jeux barbares

qui depuis des générations

à perpette charrient bêtise

 

Le poète est présent

perdu dans ses sensations

frère des âmes- totem

qui crient détresse

 

On ne voit que du rouge

et un habit de paillettes…

le son de l’être se répand

sur la foule hystérique

quand l’estocade finale

arraisonne la souffrance

 

Le poète est au cœur

de l’arène quand il porte

les couleurs de la haine

en mode trouble

 

le cirque est de granit

à ciel ouvert ou se voûte

végétal, le cirque est partout…

et l’aile blanche de la colombe

emporte la robe noire tâchée

par des pacotilles de cruauté

 

Le poète est en somme

martyr car la passion le blesse

il ne donne que ses soupirs

en mode tendresse

 

Carmen P.

(illustration Laura Daligan)

L’arbre mère

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Tous les bourgeons d’amour devenus branches occupent immensément le cœur de l’arbre mère. Pour eux, elle attend de la vie plus que des demi épanouissements.
Elle porte, avec ses fils et la lumière et les épreuves à affronter. Elle réhausse l’espoir jusqu’aux paliers où l’air est plus clément.

Absolue solitude de la Pythie qui de toute sa droiture défend l’amour avec la force de l’énergie originelle
Sans trêve, elle rajoute du poids dans la balance, côté vie, quand le monde manifeste, de façon mineure sa tendresse pour l’un de ses enfants, et quand l’inimitié risque de le fragiliser elle insuffle encore plus de lumière, car pour elle tous brillent du même éclat.

Ainsi elle donne à boire l’eau de la vie au calice des tulipes, même si elle-même, dans l’ombre, s’abstient d’y  goûter.

Erin

(photographie Barbara  Chikhi)