Le blues…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le blues…
 
Quand le rêve pénètre la réalité, monocorde.
 
Quand l’ennui éveille des désirs de fuite.
 
La route, alors nous invite à partir vers de nouveaux horizonS et nos chemins intimes s’embroussaillent dans nos esprits.
 
Tandis que le train… nous emporte vers un ailleurs qu’on espère meilleur, un enfant, à la barrière, nous regarde étonné.
 
Il sait qu’il devra attendre notre retour et espère, pour nous, que l’échappée sera belle.
 
Erin
 
 [vimeo]http://vimeo.com/33854665[/vimeo]

Installation éphémère

 

Installation éphémère

 

 

Ils avaient construit un bateau de sable…

Ils avaient essayé d’occuper le temps en attendant la marée. La mer n’allait pas tarder à envahir leur plage et quand les flots arriveraient ils n’auraient pas les pieds dans l’eau, ils ne seraient pas obligés de nager…ils rameraient… à deux, ce serait facile.

Les vagues, ils les attendaient avec impatience, de sable ferme, bien tassé autour d’eux ; ils étaient prêts.

Au loin la mer semblait plus impétueuse que jamais, la nécessité de voguer plus impérieuse aussi… Les deux navigateurs s’emparèrent alors de leur bateau ; ils partirent à l’assaut de l’océan.

Deux baigneurs dans une même bouée !

C’est alors que la construction leur glissa des mains ; une multitude de grains en un lent écoulement le long de leurs doigts resserrés rejoignit l’étendue sablonneuse…inexorablement.

Voilà les marins debout, consternés au milieu d’un tas de sable, regardant à leurs pieds leur rêve anéanti qu’ils n’osaient piétiner.

Ils tournèrent le dos à la mer et, vers la terre et ses gratte-ciels, emportèrent leurs illusions. À deux ça pourrait être facile !

Erin

Terre de femme

Terre de femme 

 

 

elle ravit aux fruits l’éclat

qu’ils envoient et gorge

d’une caresse de zibeline

son regard — un faisceau mor-

-doré le peint sur la toile

infinie de ses rêves

 

à fleur de peau ces  spirales

des origines       débobinent

au creux de l’intime   l’arbre

où veille l’enfant     sublime

 

mâle est l’oubli aux étreintes

dérobé               un équilibre

transfuse entre deux natures

 

défaites

 

 

Douces heures de vivre sur le granit des jours

 

Je ne vois aucune douceur

à l’heure de l’embrasement

quand l’or du soleil couchant

disperse son auréole

dans le tulle bleu

des  nuages — l’été

 

un pétale de lumière —

l’éphémère d’un papillon —

se détache du sol

profile un envol

et zigzague sans suite

 

les pierres levées méditent

sur la faiblesse des hommes

les gifles du temps

la fièvre en rafales

grêlent sur nos ardeurs

(la défiance s’installe)

notre nature ébranlée

s’écroule   de l’intérieur

 

hautes sont les saisons

elles ignorent l’humain

et hissent les pierres

dans le mystère sans fin

 

le voyageur égaré

cherche des réponses

quelques lignes sympathiques

calquées sur le cercle  chromatique

des destins qui n’ont plus cours

 

Le vol du papillon laisse la rémanence de son image  sur la rétine de toute vie

 

Carmen P.

Eden Blue

1010036_429205550512036_1071563516_n.jpg

 

 

Eden blue

 

 

minuscules sons….. les vers suspendus aux feuillées que l’été ensoleille

 

des fils invisibles laissent le non-végétal tendre vers le sol où il s’anime

 

rampe le serpent sur l’écorce terrestre et la clarté – électrique – danse sur ta peau

 

couleur denim pour ma jupe et corsage lavande

pieds nus sur tapis de pâquerettes

 

l’ombre naturelle efface le péché originel

et nos mois s’oublient sur l’herbe folle de nous

 

la ligne bleue sur mes paupières est artifice — tente-t-elle d’imiter la lumière des fées-

-fleurs des champs : la verge d’or, la campanule et la dentelle de la carotte sauvage ?

 

la bruyère un peu plus loin sur la roche se dore auprès du sorbier des oiseleurs

 

les ailes d’érable et le pollen jaune du tilleul dans l’air

 

tu m’offres une rose largement ouverte  et deux pétales rouge-corail se déposent sur ton
sexe

 

papillon jaune, papillon blanc et ces deux pétales que mon souffle disperse

 

le serpent joue sa partition sur nos chemins, à la fantaisie  de l’amour il est
soumis

 

nous
resterions bien, là, depuis le matin bleu azur de brume jusqu’au bleu de minuit

 

 

Carmen
P.

Loin des lagunes

935698_10200456323225423_1591037949_n.jpg

 

 

Loin des lagunes

 

 

la stabilité dans l’instant

tangue souple au moment présent

qu’il soit léger ou bien pesant

 

on vibre en couleurs consenties

quelles que soient les nuances

on voyage sur un cercle…………. chromatique

— une stéréo — mais qui choisit les balances ?

 

le nord de l’ existence

montre une ligne….on s’en écarte

les chemins buissonniers

s’en volent…………égarements

ils conduisent à des impasses

 

quelque chose en nous rugit

l’amour a d’empathiques complaintes

au passif de nos vies…..qui se 
lassent !

 

la stabilité dans l’instant

a ses jardins…..a ses torrents

au zénith des jours insipides

l’eau des rêves….. stagne 

tente……………….. le trouble 

 

c’est vers la mer

que voguent nos barques

vers la pleine mer

tangue souple au moment présent

et les lagunes de charme

où d’amicales ondines

nous retiennent coupables

ne sauront plus longtemps

régler nos vies à leur désir

qu’il soit léger ou bien pesant

 

la stabilité dans l’instant

tangue souple au moment présent

qu’il soit léger ou bien pesant

 

 

Contre vents et marées

Bon…. il faut tout de même que j’envoie quelque chose. Quelques mots qu’une amie m’a inspirés, quelques mots que je peux me permettre d’écrire maintenant qu’elle a dépassé ce vécu et est
plus sereine.

 

 

1869 345580668893802 709367088 n

 

 

 

Contre vents et marées

 

 

quelques mois

avaient suffi  pour emporter

fils   père   époux

partis plus vite qu’on ne peut

compter sa peine

 

tournée vers son ombre

elle contemplait l’abîme

qui l’aspirait

 

tout mouvement contraire

était violence

même la tendresse

devenait maladroite

et le baume de la poésie

brûlait comme huile

sur la flamme de sa tristesse

seule la souffrance

pouvait la distraire

 

alors est arrivé son tortionnaire

bien venu

il l’a guidée vers la passion mortifère

 

elle prenait l’amour

elle prenait les coups

elle oubliait ses amis

elle fuyait sa famille

avant qu’on ne la quitte

encore

 

mais quand dans sa folie

il a voulu prendre sa vie

— l’écart de trop —

 

elle a ouvert les yeux

et la vision de ses petites-

-filles a déterré le feu

que son cœur reflouait

 

 

exit l’amant !

un poisson en cage

telechargement.jpg

 

 

Un poisson en cage

 

 

 

Shell….je suis….jaune canari

échappé de l’océan

et mes branchies sont d’argent

comme lames de prison

 

dans ma cage dansent

des volubilis en bulles

un charme les soulève

là où poussent des ailes

 

aux chaînes des arabesques

se délient les sortilèges

un poisson-ange furète

au chat des apparences

 

et son œil tout rond

file en migration

il sonde le bleu

d’une latitude haute

 

une voltige daguée

 

 

 

Carmen Pennarun

 

 

(à partir d’une sculpture d’un « ami » artiste)

Oiseau bleu

 

 

 

ob_9198f1927f4a7428be8460294ec60614_94391707printemps-jpg.jpg

oeuvre de « L’atelier du vitrail »

 

 

oiseau
bleu

 

ciel

avait mis en éveil

ma curiosité en fleur

bluebird

s’appelait le nid

au printemps de ma vie

bleue

sa lumière oscille

entre cyan et magenta

j’aime son onde

qu’elle soit saphir

ou comme la nuit

sombre

elle colore l’ardoise

sol

et s’effiloche en gris

ciel

 

 

Carmen P.

Sous le vent

 

 

Aivazovski_Epave.jpg

tableau d’Ivan Aïvaszovski

 

 

 

Sous le vent

 

entre les maîtres du pouvoir

le pouvoir de l’argent

et la gente d’artifices

quelle place reste-t-il

au vivant qui aspire

à naviguer libre

dans l’amplitude

d’un cœur simple ?

 

 

quand l’amour est en soi

il se pose sur la drisse

d’une voix dans l’écoute

du souffle il arpège

le long des voilures

et précède le changement

d’amure — les pensées

le ramènent à lov’ allure

 

la vie suit son cours

nous
sommes son estuaire

 

 

C.
P.